Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1840, série 3, volume 18)

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FABRICATION EN FORÊT

DU BOIS TORRÉFIÉ.

lateur ne fait plus que 240 tours par minute, il lance 200 litres d'air par seconde. Cette période

Quatre hommes dans une coupe, un maître charbonnier et trois aides, suffisent aux soins à donner à trois meules. On met l'une d'elles à feu,

dure de 6 à 8 heures. Vers la fin, on offre encore

à la vapeur quelques issues latérales x', y' que l'on bouche dès que fon arrive à la partie an-

térieure. La dernière période dure de 8 à to heures; le ventilateur ne fait plus que 15o tours,

il donne 5o litres d'air par seconde. De même que pour les autres parties de la meule, on pratique, vers la lin de l'opération, deux ouvertures, et même un -plus grand nombre, si cela était jugé nécessaire. D un autre côté si, pendant la durée du travail, la fumée paraissait trop épaisse, trop abondante en quelque point, on rechargerait la couverture ; le charbonnier, montant sur le tas, la comprimerait en frappant avec une planche. L'opération est terminée quand la partie d'avant

s'est abaissée au niveau die la partie d'arrière. L'abaissement moyen est de O', I0 à 0'1,15 Le dégagement de la vapeur est devenu presque in:sensible ; la fumée est piquante, et si la couverture

renferme quelque matière calcaire, on aperçoit des efflorescences salines, blanches : c'est de l'acé-

tate de chaux. A ces signes, le charbonnier reconnaît que la dessiccation est assez avancée.

La conduite de cette torréfaction est, comme on voit, d'une grande simplicité. Des charbonniers

plus 'exercés peuvent, à la vérité, pratiquer un plus grand nombre de ventouses et appeler plus rapidement la flamme et les gaz chauds. Le bois y gagne en torréfaction , et l'opération marche plus vite ; mais aussi l'incendie est plus à craindre. Quoi qu'il en soit, cette méthode est encore neuve ; il y a sans doute beaucoup à faire, beaucoup à acquérir.

et pendant la nuit l'homme du ventilateur est changé de deux en deux heures ; on en découvre

et l'on en démolit une autre ; on en dresse une troisième. On peut découvrir au bout de douze heures, et cinq à six heures suffisent au dressage. Une nouvelle meule peut être mise à feu chaque jour, et deux ventilateurs avec deux foyers et deux buses sont les seuls appareils nécessaires. On paye les charbonniers à forfait, et jusqu'à présent, dans les bois de Chéhéry, le prix établi est o fr. 50 c. par stère de bois torréfié (1). Le bois que l'on obtient est à peu près le même d'un bout de la meule à l'autre. Le produit est assez uniforme, à l'exception toutefois de la rangée de menu bois qui forme le contour inférieur, et qui touche à terre. L'extrémité de ces bûches est, général, encore humide. Peut-être conviendra-t-il

d'employer ce bois sur la grille dans l'opération suivante. Avant de passer à l'énumération des expériences que j'ai faites, il ne me reste plus qu'a décrire les petits appareils qui entrent dans l'arrangement des (1) Ce mode de payement est vicieux. Le charbonnier a intérêt à torréfier le moins possible. Il serait facile , dans le principe, d'établir le poids moyen que doit avoir un stère de bois torréfié et d'accorder des primes à ceux qui, sans faire sur la grille une plus grande consommation, obtiendraient un poids moindre. On perfectionnerait ainsi la méthode. Tout cela , sans contredit , exigerait d'abord une grande surveillance, de grands soins ; mais sans ces conditions on ne peut introduire aucune chose nouvelle dans les usines.