Annales des Mines (1841, série 3, volume 19)
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TIIÉORIES DE LA CÉMENTATION 336 il résulte de ces expériences que dans les caisses
de cémentation, comme dans les hauts-fourneaux, la carburation du fer peut être expliquée
par l'intervention exclusive des agents gazeux, et que par conséquent il n'y a pas besoin de recourir pour l'expliquer, même dans le cas où il y a contact de carbone solide, à une influence directe, anomale en chimie, qui serait exercée par ce dernier agent. Il reste toutefois à résoudre une question théorique importante : celle de savoir à quel agent gazeux doit être attribuée la carburation du fer, soit dans les deux expériences que je viens de rappeler, soit dans les caisses de cémentation et dans les hauts-fourneaux. L'oxyde de carbone et l'hydrogène carboné sont les seuls agents dont on puisse discuter l'intervention , puisque ce sont les seuls gaz carburés non oxydants., qui , dans ces divers appareils, peuvent se trouver en présence du fer. En discutant les faits métallurgiques qui m'avaient démontré l'intervention exclusive 'des gaz dans la carburation du fer comme dans la réduction des corps oxydés, j'avais été conduit à reconnaitre que l'hydrogène carboné, qui possède d'ailleurs à un haut degré la propriété de carburer le fer, ne pouvait être considéré comme l'agent carburant essentiel des caisses de cémentation et des hauts-fourneaux, par les raisons suivantes i° L'hydrogène carboné ne pourrait provenir dans
337 de concevoir comment il pourrait en rester même ET DES FOURNEAUX A TUYÈRES.
des traces dans les caisses de cémentation après quinze jours de feu soutenu, et à la température du ramollissement de l'acier. 2° Dans les hauts-fourneaux, le charbon, lorsqu'il parvient dans la zone de combustion, ne doit ordinairement retenir que des traces de matières volatiles : celles-ci se composent essentiellement d'hydrogène et d'oxyde de
carbone, et ne peuvent donner qu'une proportion relative très-faible d'hydrogène carboné ; il semble donc que ce dernier gaz, délayé à mesure qu'il
se produit dans l'énorme quantité de gaz qui
charbon de bois : or, le charbon distillé à une
sort de la zone de combustion, doit se trouver en proportion inappréciable dans la région immédiatement supérieure, et qu'il est difficile de lui attribuer la carburation qui a lieu dans cette partie du fourneau. J'avais donc été conduit à attribuer la carburation à l'oxyde de carbone, seul gaz carburé dont la présence parût réellement essentielle dans ces deux appareils. Cette vue théorique ne pouvait toutefois être admise, comme celles relatives à la réduction des corps oxydés, qu'après des expériences directes : mais ces expériences, que nous avons décrites dans le mémoire déjà cité (i ) , ne nous ont pas permis de décider complétement question dans un sens ou dans l'autre.. La difficulté extrême que présentent ces expériences est exactement la même que celle qui donna lieu, lors de la découverte de l'oxyde de carbone, à la mémorable discussion que Berthollet soutint contre MM. Clément et Désarmes, relativement à la composition chimique de ce gaz (voir Ci-après,
haute température ne produit que des traces d'hydrogène carboné : ce dernier gaz d'ailleurs se dé compose à une haute température, et il est difficile
(1) Annales de chimie et de physique, tome 65, page 403,
les caisses de cémentation que de la distillation du