Annales des Mines (1841, série 3, volume 19)
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SUBSTANCES MINÉRALES.
EXTRAITS.
52. Essai du MINERAI DE FER de Rustrel, dépar-
indubitablement qu'il retient en combinaison une certaine proportion de protoxyde de fer auquel il doit sa fusibilité.
tement de Vaucluse; par M. P. Berthier. Il existe auprès de Rustrel , à Io kilomètres environ au nord-est d'Apt ( dépt. de Vaucluse ), un gîte considérable de minerai de fer qui doit seul alimenter deux hauts-fournaux dont la construction est toute récente. Ce minerai est fort riche ; c'est un hydrate compacte à cassure luisante ou grenue ; mais il a l'inconvénient de ne renfermer presque point d'autres substances étrangères que
du quartz, et son traitement en grand pourra à cause de cela présenter quelques difficultés. Les essais suivants ont été exécutés dans le dessein de reconnaître de quelle manière il se comporte avec divers fondants. Le minerai de B.ustrel perd 0,116 d'eau par la calcination, et il laisse dans l'acide muriatique un résidu blanc qui pèse 6,175, et qui se compose de petits grains de quartz hyalin mêlé d'une. petite quantité de silice gélatineuse sans argile. Il renferme en outre 0,02 o,o3 d'alumine et de manganèse, ainsi que cela sera d'ailleurs prouvé par les essais.
On peut le fondre avec du carbonate de chaux seul, dans la proportion d'environ 0,18. En n'opérant que sur o". au creuset brasqué , on obtient la presque totalité du fer, et le laitier est d'un vert très-pâle, mais ce laitier est extrêmement huileux, ce qui prouve qu'il ne prend pas une grande
liquidité. Quand au contraire on emploie une grande quantité de minerai, 3ogr. par exemple,
Il y a à Apt une fabrique de faïence dans la-
quelle on emploie une argile que l'on trouve abondamment dans la contrée et qui n'est pas ferrugineuse. On a essayé d'ajouter une certaine quantité de cette argile au minerai de Rustrel , 'pour le faire fondre ; mais auparavant on-l'a soumise à la lévigation pour en séparer la plus grande quantité de sable possible ; on en a extrait par ce moyen o,18. La partie légère tenue en supension dans l'eau, a été recueillie sur un filtre; elle formait une pâte très-liante, mais elle retenait encore une proportion considérable de sable excessivement fin, car après avoir été complétement desséchée à l'air, elle ne perdait que 0,08 d'eau par la calcination tandis que les argiles pures en perdent ordinairement 0,12 à 0,15. Elle ne devait guère renfermer que le cinquième de son poids
Le minerai fondu avec 0,2o de cette argile et
0,25 de carbonate de chaux, a donné o,45 de fonte, et un laitier vitreux, transparent et d'un vert bouteille. Avec 0,36 d'argile et 0,36 de carbo-
nate de chaux, on a eu 0,455 de fonte et un laitier vitreux et vert, mais d'une couleur moins foncée que le précédent : il contenait évidemment une proportion moindre d'oxyde dé fer ; mais comme il formait un poids presque double , la perte en fer a été à peu près la même en défini-
et parfaitement transparent; mais il est d'une
tive. Avec addition de 0,o5 d'alumine pure et de 0,20 de carbonate de chaux-, le minerai a produit 6,47
couleur vert-bouteille foncé, et ce caractère prouve
de fonte et un laitier compacte, vitreux, couleur
le laitier est compacte, sans aucune bulle, vitreux