Annales des Mines (1841, série 3, volume 19)
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sulisTANCES MINÉRALES.
Lorsque l'on chauffe graduellement le minerai dans une cornue jusqu'à ramollissement du verre,
il passe d'abord une petite quantité d'orpiment et bientôt après une substance d'un noir brun que l'on reconnaît être du cinabre et qui est presque toujours mélangé de gouttelettes microscopiques de mercure ; après quoi il se volatilise une grande quantité de réalgar pur, qui se dépose sur les parois du col sous forme de grosses gouttes trans-
parentes d'un beau rouge de rubis, et enfin il vient souvent de l'arsenic métallique, mais il n'y en a pas dans tous les morceaux. Quand on fond le minerai au creuset avec deux fois son poids de flux noir, il se produit une fumée arsenicale très - abondante. Si ensuite on délaye la scorie dans l'eau , on obtient une liqueur à peu près incolore, de laquelle les acides préci-
pitent une quantité très- considérable d'orpiment. On ne trouve aucune grenaille de plomb dans le résidu. Si au lieu d'ajouter au minerai deux fois son poids de flux noir, on n'en emploie que le cinquième, et si l'on opère dans une cornue, il passe immédiatement du mercure métallique en même temps qu'un peu d'orpiment, et ensuite de l'arsenic qui peut être suivi de réalgar si l'on chauffe très-fortement. Chauffé avec son poids de chaux caustique et une égale quantité de charbon , il donné aussi du mercure, mais une partie du cinabre se sublime avant d'avoir pu être réduit, et quand la chaleur devient forte, il passe de l'arsenic métallique. Avec deux fois son poids de peroxyde de fer natif réduit en poudre fine , le minerai donne d'abord un mélange d'orpiment et de mercure
EXTRAITS.
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métallique, puis du sulfure d'arsenic de couleur orange, et enfin du réalgar. En recueillant le mélange de mercure et d'orpiment et le lévigeant avec
de l'eau acidulée d'acide muriatique, on peut en extraire le mercure pur réuni en un seul globule. Mais le moyen le plus simple et le plus exact de faire l'essai de ce minerai pour rechercher la proportion de mercure qu'il contient, consiste à
le chauffer dans une cornue avec addition de quatre à cinq (bis son poids de litharge. Il se forme entre celle-ci et le sulfure d'arsenic un composé noir, fusible et scoriforme, tandis que le cinabre est décomposé en acide sulfureux et mercure coulant. Le mercure se dégage en totalité à
une température peu élevée et vient se déposer dans la partie antérieure du col sous forme d'une rosée métallique reconnaissable à sa couleur gris blanc. La seule précaution qu'il soit nécessaire de prendre, pour que l'essai réussisse, est de chauffer
la cornue graduellement et avec ménagement, afin d'éviter que l'action corrosive de la litharge ne la perce avant que l'opération soit terminée. J'ai trouvé par ce moyen que le minerai rouge produit depuis 2 jusqu'à G pour 0/0 de mercure, et que les morceaux qui contiennent le plus d'arsenic sont aussi les plus riches en mercure. L'acide muria tique concentré et bouillant attaque le minerai d'Huanca -Vélica avec dégagement de 'gaz hydrogène sulfuré, mais l'action est faible et il ne se dissout que du fer,, du zinc et du plomb. L'acide nitrique attaque ce minerai en agissant de préférence sur les sulfures de fer , de zinc, de plomb et d'arsenic ; mais il ne peut pas oxyder la totalité de ces substances sans attaquer en même