Annales des Mines (1841, série 3, volume 19)
Page : Image 371
Révision de 16 janv. 2015 03:46:16, edited by Anonymes
736
SUBSTANCES MINÉRALES.
EXTRAITS.
appelé mon attention sur le minerai de Plateros , et qui m'a conduit à reconnaître que la matière que l'on prenait pour du chlorure d'argent est du brômure pur, sans mélange de chlorure ni d'iodure substance qui ne s'était pas encore rencontrée dans le règne minéral, et qui constitue par conséquent une espèce nouvelle. En traitant successivement le minerai, réduit en poudre , par de l'acide acétique et de l'acide oxalique bouillants, on en sépare le carbonate de
mais, néanmoins, il exige une très-grande quantité d'alcali, surtout si l'on opère à froid. Lors-
plomb et l'oxyde de fer, et il ne reste que du
quartz un peu argileux, au milieu duquel on distingue les petits grains de brômure. On peut extraire de ce résidu le brômure presqu'a l'état de pureté, au moyen d'un lavage à faugette fait avec soin.
L'extraction de ce brômure peut se faire encore plus promptement en traitant le minerai, d'abord avec de l'acide nitrique, étendant d'eau, décantant, puis faisant chauffer le résidu avec de l'acide mu riatique et lavant à grande eau ; mais, en opérant ainsi, il est essentiel de ne pas employer
une trop forte proportion d'acide muriatique ,
parce que cet acide dissout une quantité notable de brômure. Le schlich de brômure est une poudre de couleur vert olive peu foncé. Lorsqu'on le porphyrise , sa couleur s'éclaircit de plus en plus, et passe au
vert-réséda. Dans cet. état, la lumière l'impressionne rapidement, fonce sa couleur, et finit
par le faire devenir gris ; mais cette altération est tout à fait superficielle. A l'état de gros le brômure ne se dissout que très-difficilement sable'dans l'ammoniaque. Le brômure porphyrisé s'y dissout plus facilement ;
737
qu'on maintient un excès de brômure dans de l'ammoniaque concentrée et bouillante, la liqueur s'en sature , et quand ensuite on la laisse refroidir, elle abandonne sous forme d'une poudre
d'un jaune très-pâle, une partie du bromure dissous. Si on l'étend d'eau froide , elle se trouble également ; mais le brômure qui se dépose alors; après être resté longtemps en suspension, est presque aussi blanc que le chlorure.
On a fait l'analyse du brômure de Plateros lavé en procédant de deux manières différentes p) On a pris i gramme de schlich que l'on a fait digérer dans de l'ammoniaque bouillante, et on a décanté et renouvelé l'ammoniaque à diverses reprises, jusqu'à ce qu'il ne se dissolve plus rien. Il y a eu un résidu composé de quartz mêlé d'une petite quantité d'oxyde de fer, et dont le poids a été trouvé de og', i 4: la liqueur ammoniacale renfermait donc ogr.,86 de brômure.
On a versé de fhydrosulfate d'ammoniaque dans cette liqueur, on a bien lavé par décantation le sulfure d'argent qui s'est précipité, on l'a redissous dans de l'acide nitrique pur, et on a ensuite précipité la dissolution par de l'acide muriatique. Le chlorure recueilli a pesé og",66 , ce qui équivaut à 0g",495 d'argent pour og',86 de brômure, ou a 575 pour 000 : or, la proportion rigoureuse serait de 580. Quant à la liqueur ammoniacale, on l'a rappro-
chée beaucoup pour en chasser l'excès d'alcali et détruire l'hydro-sulfate qu'elle contenait; puis
on y a ajouté de la baryte. ,caustique , évaporé à sec et repris par l'eau à diverses re-