Annales des Mines (1841, série 3, volume 20)
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56 FOURS A COKE, de la carbonisation, ainsi que je l'ai dit en parlant
des fours à une porte. Lorsqu'un four est en état d'être chargé, deux ouvriers prennent la barre de fer plat y ( fig 2, .
pl. H), l'introduisent par la porte d'enfournement, et la placent avec beaucoup de soin sur l'axe même de la sole du four. Pour faciliter ce travail et en assurer l'exactitude, qui est d'une haute importance, il est bon de tracer des repères
bien visibles sur la partie horizontale et inférieure des deux châssis en fonte. Si la barre n'était pas bien placée suivant l'axe du four, le râteau de défournement accrocherait les piédroits et entraînerait la maçonnerie. Le chargement des 4 cinquièmes environ de la houille se fait par la porte la plus étroite et la plus
élevée, que l'on nomme pour cela porte d'en-
fournement. Un ouvrier amène la houille avec une brouette et la verse sur les plaques de fonte placées à cet
effet sur le sol. Le second ouvrier reprend la houille sur cette plaque, et la jette, avec une pelle ordinaire, dans le four, en mettant de préférence
les gros morceaux en contact avec la sole. Après avoir rempli les 4 cinquièmes du four par la porte d'enfournement, et égalisé, avec un râble, la partie supérieure de la houille, l'ouvrier monte sur le four, abaisse cette porte, en manoeuvrant de chaque main une des manivelles du cric, et soulève ensuite la grande porte, par laquelle il introduit de même la dernière partie du chargement.
Jamais les deux portes du four ne doivent être ouvertes à la fois; cela donnerait lieu à un grand courant d'air qui refroidirait de suite tout l'intérieur; il faut même avoir soin de ne laisser cha-
A UNE ET A DEUX PORTES.
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que porte ouverte que pendant peu de temps. En chargeant 27 hectolitres de houille dans un four, on peut défourner chaque jour à la même heure. Sous le rapport de la qualité du coke et du
rendement de la houille, on ne trouve aucun avantage à faire des charges de 35 hectolitres ou plus. Avec ces fortes charges, on n'obtient jamais en 48 heures le double du coke que l'on peut avoir
en 24 heures avec des charges plus petites. La quantité de 27 hectolitres n'est d'ailleurs pas une limite extrême ; on peut , lorsqu'on est pressé, porter la charge à 3o hectolitres pour 24 heures. Les grandes charges ont en outre l'inconvénient de refroidir notablement la sole du four. On peut néanmoins y avoir recours lorsque la consommation du coke diminuant momentanément, on veut ralentir la production en conséquence et éviter l'emmagasinage, qui occasionne toujours de gran-
des pertes. Il est bon de ne pas faire un grand nombre de fortes charges, les unes après les autres, sans interruption.
Lorsque le chargement est terminé, la houille ne tarde pas à s'enflammer. Les gaz se dégagent par la cheminée mélangés d'abord de beaucoup de Fumée; quelques heures après il dy a plus que de la flamme. Si l'enfournement a eu lieu le matin, dès le soir la flamme même s'affaiblit, et on peut diminuer la quantité d'air qui pénètre dans le four en lutant les joints des portes et fermant en partie l'entrée des canaux d'aérage.
Le lendemain matin il ne se dégage plus de
gaz; c'est le moment de défourner.
L'un des ouvriers soulève, à l'aide du cric à double manivelle, la porte d'enfournement ; les deux autres placent le râteau de champ (fig. 20 et21 ,