Annales des Mines (1841, série 3, volume 20)
Page : Image 138
Révision de 7 oct. 2014 17:34:26, edited by Anonymes
268
MINES D'AKGENT
IL DESCRIPTION ET ANALYSE DE MINERAIS.
Amalgame
n"tif,
La principale et presque unique espèce qui
constitue les minerais d'Arqueros est un hydrargyre d'argent ou amalgame natif dont la compo-
sition est atomique, constante, et qui, je crois, n'a jamais été remarqué dans aucune autre mine d'argent ni de mercure du nouveau ni de l'ancien continent. Voici les principaux caractères de ce minéral. Caracteres
Il est d'un blanc d'argent, terne à la surface
minéralogiques. lorsqu'il est en grains et masses amorphes, et éclatant lorsqu'il forme des lames interposées entre les
lames de sulfate de baryte. Il prend beaucoup d'éclat par la raclure.
Il est plus tendre que l'argent fin, et se laisse
couper au couteau. Il est aussi malléable que l'ar-
gent pur. On le trouve ordinairement en grains amorphes et rarement cristallisé. Sa forme cristalline est l'octaèdre régulier. Les cristaux sont petits et presque toujours groupés suivant l'axe du cristal, formant des octaèdres allongés ou bien des dendrites saillantes. Quelquequi se fois ces dendrites se composent groupent autour de l'axe, et transversalement à cet axe ,fo rm an t des octaèdres dont les arêtes se trouvent indiquées par les pointes d'aiguilles. Chaque aiguille
n'est que l'assemblage de très-petits octaèdres ( la même forme se trouve dans le cuivre natif). La pesanteur spécifique du minéral cristallisé est de 10,80.
D'ARQUEROS Ail CHILI. 269 Au chalumeau , dans le matras, il produit un sublimé de mercure sans bouillonner ; niais lors-
qu'on met un morceau de ce minéral dans du
plomb fondu, comme on le fait pour la coupellation directe, la matière éclabousse et projette des gouttelettes incandescentes, qui laissent des particules d'argent sur les bords de la coupelle. Dissous dans l'acide nitrique, et puis traité par l'acide muriatique dans une dissolution concentrée,
il forme un précipité de chlorure qui ne change pas de couleur, même étant exposé à la lumière directe du soleil. Voici la méthode que j'ai suivie pour examiner la composition de ce minéral. On choisit les grains les plus purs , et on les attaque par l'acide
nitrique. Le petit résidu qui se forme et qui ne dépasse jamais o,003 à o,004 , paraît être un sul-
fure double d'argent et de mercure, et ne contient pas de traces d'or. La liqueur étant suffisamment acide et étendue, on précipite l'argent par l'acide muriatique, et on fait passer un courant d'hydrogène sulfiiré dans la dissolution filtrée. On lave le sulfure avec de l'eau chargée d'hydrosulfate, pour rechercher l'antimoine, l'arsenic, etc. On met le filtre avec le sulfure de mercure humide dans un flacon, on verse de l'acide muriatique faible, et on fait passer un courant de chlore, jusqu'à ce qu'il ne reste que du soufre jaune. On filtre, on lave, on reconcentre les eaux de lavage, et on précipite le mercure par le protochlorure d'étain. Quant à la liqueur qui provient de la précipitation du sul-
fure de mercure, on l'évapore, et on recherche' les oxydes qu'elle peut contenir, etc. Ce mode d'analyse ne m'a fourni que des ré-
sultats approximatifs pour les proportions d'argent
Analyse
du minéral.
Par l'acide nitrique.