Annales des Mines (1841, série 3, volume 20)
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MINES D'ARGENT
SOUS le nom de piiia de relave, pour le distinguer de
l'autre qui provient de l'amalgamation des terres et qu'on nomme pitict de heneficio. Nous verrons dans la suite en quoi consiste la différence entre ces deux espèces d'argent cru. On voit, par ce que je viens de dire, que le mercure qu'on emploie dans le cociiniento ne sert pas à amalgamer l'argent, mais à le laver comme disent les mineurs, et l'argent qui en provient n'est pas à l'état d'amalgame mais à l'état natif, et seulement touché ( plata tocada) par un amalgame épais qui ne forme qu'une enveloppe bien mince autour des grains. Ce but de l'opération étant bien compris par les amalgamateurs du pays, on a dernièrement simplifié la méthode en renonçant tout à fait à la cuisson. On ne fait maintenant que mettre le relave dans un baquet de bois et le laisser en contact avec le mercure pendant deux à trois heures
sans ajouter de sel ni sans chauffer le mélange. De sorte que dans ce cas toute l'opération se réduit à remuer de temps en temps la masse et séparer les parties pierreuses qui du reste entraînent toujours un peu d'argent, et pour cela on les réunit au minerai brut pour être de nouveau pulvérisées. TRAITEMENT DES TERRES OU FARINES D'AMALGAMATION
( Tierras de beneficio ).
La méthode qu'on suit dans les traitements des boues métallifères qui se déposent dans les fosses pendant la mouture des minerais, est la méthode ordinaire américaine. Comme les minerais d'Arqueros contiennent presque la totalité d'argent à l'état métallique, on n'emploie jamais de magis-
tral; et en outre, cet argent se trouvant en par-
D'ARQUEROS
, AU CHILI.
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ticules bien fines dans les terres, l'amalgamation ne présente pas de difficulté et ne se prolonge jamais au delà de 6 à 8 jours.
Les terres étant retirées des fosses, on commence par les sécher au soleil, et pendant qu'elles conservent encore un peu d'humidité, on les porte
à la cour (al patio), où on dispose dans trois où quatre rangées des cuirs de vaches, dont chacun est destiné à recevoir un tas de minerai nommé cuerpo. Pour donner l'idée de la marche qu'on suit dans
le traitement, je vais décrire le procédé comme je l'ai vu exécuter au mois de septembre 1839, sur une quantité d'environ 250 quintaux de terres, à l'atelier de M. Rodriguez, à Coquimbo.
Mercredi. L'opération commença mercredi, 6 septembre, à 4 heures du soir, au moment où on terminait le lavage du traitement extérieur. Il y eut 45 corps rangés en quatre files. Chaque corps contenait 27 arobes .24 livres ( 709 livres) de
terres humides, ce qui correspondait à 623 de terres sèches ; de sorte qu'un caisson de minerai de 6o quintaux se trouvait réparti dans to à i t corps. C'est la grandeur qu'on donne ordinairement aux corps : on ne mesure pas au poids, mais au volume. Onze ouvriers placés dans la première file commencèrent par étendre chacun leur tas de minerai
sur le cuir, laissant au centre un enfoncement pour y mettre du sel. On jeta dans chaque corps 2 arrobes (5o livres) de sel, et on opéra le mélange en ajoutant de l'eau en proportion suffisante pour donner à la pâte une consistance convenable. Après avoir pétri les corps de la première file, les mêmes ouvriers passèrent à la seconde, et de là à la troi-