Annales des Mines (1841, série 3, volume 20)
Page : Image 147
Révision de 9 oct. 2014 03:40:18, edited by Anonymes
286
MINES D'ARGÈNT
sièihe et à la quatrième, et l'ecommencèrent le travail par la première. Outre les onze ouvriers qui repassaient de cette manière les corps des quatre rangées, il y en avait un qui travaillait continuellement à ,pétrir et malaxer un corps séparé riôrnmé
guia, afin d'avancer l'opération .le plus vite possible.,
et dans le but de déterthiner la loi du
minerai suivant laquelle on réglait la proportion de mercure nécessaire à ajouter , aux autres corps (1).
Jeudi: On commença le travail à 6 heures du Incorporo.
matin', et on continua à pétrir et repasser les corps pendant toute la journée ; à 4 heures du soir on ajouta à chaque corps 12 livres de mercure. On appelle cette opération incoiporer (incorPour bien mélanger le mercure avec la porar ).
pâte, l'ouvrier replie en deux le cuir, et laissant d'un côté toute la masse, se place sur l'autre moitié
du cuir qui reste vide. Il y met un peu de pâte qu'il arrange de manière qu'au centre elle forme un léger enfoncement où il verse le mercure. Il ne verse pas tout le mercure à la fois mais il en
ajoute par petites portions, qu'il tâche de mélanger avec:: la pâte le mieux possible, en se servant d'une pelle et de son pied. Les gouttes qui en échappent , il les ramène en les saupoudrant avec du sable sec et les frottant contre le cuir. Il n'ajoute de la pâte que lorsque le mercure se trouve déjà bien incorporé dans la première portion de (1) Je ne m'arrête pas à décrire la manière dont on pétrit et l'on mélange lesptas , et qui consiste dans le mode dont .l'ouvrier piétine et repasse avec son pied tout le corps en 'le tenant bien arrondi. La méthode ne diffère en rien de &lie qui a été décrite par différents voyageurs,
D ARQUEROS , AU GRILL
287
pâte qu'il avait détachée du tas, puis il en ajoute de plus en plus, en continuant de pétrir et bien' malaxer la masse, jusqu'à ce que tout le corps y soit réuni. L'amalgamateur attache beaucoup
d'importance à bien incorporer la première por-
tion de mercure, et cette opération dure à peu
près une heure pour chaque corps. Vendredi était jour de fête et le travail fut suspendu. Samedi. Le travail recommença à l'heure ordinaire. Les ouvriers ont une heure de repos pour déjeuner, et une heure à midi pour dîner. On continua à malaxer les corps en ajoutant de temps en temps un peu d'eau pour maintenir la .pâte suffisamment molle. A 5 heures du soir on ajouta à chaque corps 12 livres de mercure, et on opéra le mélange de la même manière que pour incorporer. Cette seconde incorporation de mercure porte le nom de repaso ou recargo. Dimanche. Travail suspendu. Le beau temps favorisait l'amalgamation, qui s'opère ordinairement plus vite en été qu'en hiver. Lundi. Ce jour l'essai, pris vers les 5 heures du soir, donna un amalgame en copeaux grisâtres,
mats; mais il était sec, et la bordure de l'essai
(liz) (t) indiquait encore la présence de l'argent. On malaxa les corps pendant toute la journée. Mardi. Sur les huit heures du matin, on ajouta
à chaque corps 4 livres de mercure, et on travailla toute la journée par un beau temps. Le soir, les essais à la chua donnèrent un amalgame humide, et la bordure blanche de l'essai indiquait qu'il y avait un excès de mercure. (1) Je donne dans la suite l'explication de ce terme.
Bepaso.