Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1841, série 3, volume 20)

MÉMOIRE SUR LES EAUX CORROSIVES 598 les galeries laisser des traînées de rouille sur les

parois da rocher. Ce fait ne peut se produire qu'autant que l'eau ne renferme plus d'acide sulfurique libre; il suffirait à lui seul pour démontrer que les eaux qui sortent des mines sont chimiquement neutres, si l'on objectait à la preuve

déduite de la composition des eaux qu'il peut exister des sulfates solubles tout formés dans les roches (1). Dans les carrières d'ardoises d'Angers, la présence du cobalt et du nickel dans les eaux, indique que le schiste ardoisier renferme entre ses feuillets des arsénio-sulfures qui s'efffeurissent comme les autres pyrites; il doit en résulter de l'acide arsénique qui resterait en dissolution à la faveur de l'acide libre , s'il en existait dans l'eau, et passerait dans les dépôts avec le peroxyde

de far; l'emploi de l'appareil de Marsh ne m'a pas montré la plus légère trace d'arsenic dans (1) Je citerai à cette occasion un fait remarquable , cependant ,ne lue parait pas suffisant pour rendre cette objection plausible. J'ai recueilli en 1840, dans une chaudière du puits du Bocage de la mine de Layon-etLoire, une croûte saline de, 2 à 3 centimètres d'épaisseur qui s'était formée à la surface de l'eau ; elle était composée de cristaux parfaitement limpides de sulfate de soude. Cette masse. criStieRine est tombée au bout de quelque temps en efflorescence-. Elle se dissout complétement clans de l'eau sans laisser de résidu , et donne, lorsqu'on la traite par un acide, une effervescence très-marquée. Elle renferme

donc un carbonate alcalin , le carbonate de soude ; on y reconnaît aussi h- présence d'une petite quantité de chlorure de sodium. Pour qu'on rencontre ainsi du carbonate de soude dans la masse cristalline, il faut que les eaux mères en contiennent une quantité très-notable ; le sulfate de soude lui-même, dont les eaux sont chargées, doit pour là plus grande partie son origine à la réaction da carbonate de soude st.'w les sulfates de fer, d'alumine , de chaux

EMPLOYÉES DANS. US CHAUDIÈRES A VAPEUR. 599

le dépôt ocreux de la chaudière de la Gravelle. Ces eaux réagissent d'une manière très-sensible sur la teinture de tournesol; elles doivent cette

propriété aux sels de peroxyde de far et d'alumine qui conservent la réaction, acide. L'em.

ploi du papier de tournesol est un moyen trèssimple pour apprécier la qualité d'une eau qui n'aurait pas encore été employée:au service des machines à vapeur; et dont les propriétés destruc7, tives ne seraient pas encore co»noes. Les eaux corrosives qui détruisent souvent avec tant de rapidité les chaudières, en, tôle de fer n'étant pas acides, il faut chercher'-ailleurs l'élément

destructeur. En jetant les yeux sur les analyses d'eaux concentrées dans les chaudières, on voit qu'elles ne renferment plus ni alumile,niperoxyde defr r; qu'elles sont chargées, au contraire, de sul-

fate de protoxyde de fer qui, dans certains cas, et de magnésie, puisque ces bases ne peuvent resteren dissolution en présence du carbonate de soude. Tout concourt donc à démontrer l'existence du carbonate de soude en assez grande quantité dans la mine ; la proportion,en paraît trop grande pour qu'on puisse l'attribuer seulement au séjour des homnies ; on ne peut expliquer ce fait qu'en supposant que certaines roches en sont imprégnées. L'existence du carbonate de soude dans les roches du terrain houiller des bords de la Loire paraît un fait ,assez général ; sa présence dans les eaux de la mine de IVInntjean expliquerait bien la formation du clépôt de carbonate de chaux et de magnésie dans la bâche de la machine de Saint-Nicolas, et l'absence complète des sulfates d'alun-sine et de fer dans l'eau de la mine. Le carbo-

nate de soude serait en proportion telle qu'après avoir précipité l'alumine et les oxydes de fer, il précipiterait une partie de la chaux et de la magnésie qui seraient re-

tenues en dissolution par l'acide carbonique dont j'ai déjà signalé la présence dans cette mine.