Annales des Mines (1841, série 3, volume 20)
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MÉMOIRE SUR LES EAEX consosIvEs
n'existait pas dans l'eau d'alimentation; les dépôts qui .se forment dans les chaudières et qui restent en suspension dans l'eau, ou s'attachent aux parois des bouilleurs, contiennent du peroxyde de fer et de l'alumine à l'état d'oxydes (peut-être à l'état de sous-sulfates dans les dépôts jaunes de la Gravelle et de la Bazouge ). Il en résulte donc, d'une
manière bien claire, que l'action corrosive est
exercée par les sulfates d'alumine et de peroxyde de fer : sousl'influence de la haute température à laquellél'ébullition a lieu, et qui dans les exemples que j'ai traités n'est jamais inférieure à 128' c.
en présence du fer métallique, les sulfates de
peroxydé de fer et d'alumine sont décomposés en oxydes qui se précipitent, et en acide sulfurique qui exerce, à l'état naissant, son action sur le fer, le dissout à l'état de sulfate de protoxyde avec dégagement d'hydrogène. La chaudière perd donc une quantité de métal équivalente à la quantité de sulfatesAe peroxyde de fer et d'alumine contenus dans l'eau, et proportionnelle à la quantité d'eau consommée (1). 11 semblerait, au premier abord, que là doit se
borner l'action nuisible de ces sels; mais clans beaucOupde cas, la présence dans l'eau du sulfate de protoxyde de fer, résultant de ces réactions ou amené avec l'eau d'alimentation, devient une nou-
(1) Parmi ces réactions, la phis remarquable est celle du sulfate d'alumine; M. Berthier l'a très-nettement indiquée dans son mémoire Sur le Magistral employé pour traiter le minerai argent d'Huelgoetlz , Analyses de substances minérales, travaux de 1837, page 289. lies analyses rappoitées plus haut -montrent qu'à une température plus élevée la réaction a lieu d'une manière plus complète, puisque le dépôt ne renferme plus que de l'a,lumine libre.
EMPLOYÉES DAINS LES CliALIDIÈRES A VAPEER. 601
velle cause de ruine pour les chaudières. L'eau d'alimentation renferme toujours en dissolution une quantité d'air plus ou moins considérable; en arrivant dans la chaudière l'eau abandonne Cet air dont l'oxygène réagit immédiatement sur le sulfate de protoxyde de fer, et transforme le protoxyde en peroxyde qui ne peut rester à l'état de sulfate en présence du fer métallique; de
là précipitation du peroxyde de fer et disso-
lution d'une nouvelle quantité de fer métal-
lique par l'acide sulfurique qui a déjà réagi
une quantité donnée d'acide sulfurique peut ainsi enlever à la chaudière plusieurs fois son équivalent de fer métallique. Cette réaction a lieu d'une manière très-ma rqu ée dans la chaudière du Cordon-
Bleu où l'alimentation est faite avec de l'eau froide puisée à la surface d'une vaste carrière où l'eau doit être saturée d'oxygène; quoique cette eau ne renferme qu'une trace à peine sensible de sulfate de peroxyde de fer, le dépôt est le plus fer-
rugineux que j'aie jamais rencontré, il renferme près de 20 p. oto de peroxyde de fer. Pour éviter autant que possible cet effet, il est nécessaire
d'employer l'eau de la pompe à air lorsque la
machine est à basse ou Moyenne pression, ou de chauffer longtemps et fortement l'eau dans une
bâche avant de l'introduire dans la chaudière. Dans les chaudières des Grands-Cafreaux on emploie l'eau de condensation, et de plus l'eau renferme du sulfate de protoxyde de fer qui exclut la présence de l'oxygène ; le dépôt est beaucoup moins rouge qu'au Cordon-Bleu, quoique l'eau ait
à peu près la même composition et soit même plus ferrugineuse. Dans les machines à hante pression que j'ai eu l'occasion d'examiner, je ne