Annales des Mines (1841, série 3, volume 20)
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MÉMOIRE sun LES EAUX CORROSIVES
On estime qu'une chaudière de cuivre coûte de premier achat deux fois autant qu'une chaudière de fer, et que, dans les circonstances ordinaires, elle dure deux fois plus longtemps; lorsqu'elle est mise hors de service elle ne doit pas avoir perdu plus du tiers de son poids, et doit avoir encore au moins le tiers de sa valeur. Si les chaudières de cuivre devaient être entièrement à l'abri de l'action
corrosive des eaux, et si ces eaux ne donnaient qu'un très faible dépôt de sulfate de chaux, elles auraient un avantage marqué ; mais un défaut d'homogénéité dans le métal peut en déterminer sa destruction rapide, comme cela s'observe pour certains cuivres employés dans le doublage des vaisseaux, et dans la construction des pompes destinées à l'épuisement des eaux vitrioliques , qui se détruisent et se criblent de petits trous quelquefois clans un temps très-court. j'ai suppossé en outre que les eaux corrosives étaient sans action
sur le cuivre pur, ce qui ne m'est pas démontré par l'expérience directe; si l'action corrosive s'exerçait d'une manière sensible ,il faudrait employer le fer métallique comme moyen préservatif; on par-
viendrait facilement et économiquement, en employant la ferraille , mais on retomberait alors dans une partie des inconvénients qu'il importe d'éviter.
J'ai fait enfin une hypothèse toute gratuite en supposant que les eaux ne renfermaient pas de sulfate de chaux en quantité notable ; les faits que j'ai rapportés et discutés plus haut montrent que toutes les fois que des eaux de mine renferment
encore des sulfates d'alumine et de fer, elles doivent tenir en dissolution une grande quantité du sulfate de chaux. Il se forme alors des dépôts abondants et du tartre qui adhèrent aux parois de
EMPLOYÉES DANS LES CHAUDIÈRES A VAPEUR.' 609
la chaudière et qui nécessitent de fréquents nettoyages; les bouilleurs sont bien plus exposés à fondre et à brûler que dans les chaudières en tôle; le métal, étant plus mou , est plus facilement dégradé sous le choc des outils qu'il faut employer pour- arracher le tartre.
En réalité, sous l'influence de ces
causes
générales, l'avantage des chaudières de cuivre, comparées aux chaudières de tôle préservées par les moyens que je vais indiquer, me paraît trèsdouteux (1).
Dans tous les cas où il sera impossible d'amener des eaux douces à la machine, où l'eau d'alimentation sera en quantité insuffisante pour la condensation , et où l'emploi des chaudières de cuivre ne présentera pas d'avantage réel économique, les eaux devront être neutralisées ; ces cas se reproduisent assez fréquemment pour exiger une étude spéciale. Le problème à résoudre consiste à trouver une (1) Lorsqu'une machine est desservie par deux chaudières qui marchent alternativement, on peut employer, polir détruire l'adhérence du tartre, un moyen très-simple dont j'ai eu l'occasion de constater l'efficacité dans un cas particulier ; il consiste à vider rapidement la chaudière, lorsqu'on arrête la machine , et à balayer les bouilleurs pendant que le foyer est encore chaud : le tartre éprouve alors une véritable cuisson. En remplissant . ensuite les bouilleurs d'eau fi-oide , et les maintenant pleins pendant. quelques jours, le sulfate de chaux se gonfle en absorbant de l'eau, et se dissout en partie ; il perd son adhérence et se lève facilement en grandes plaques sous le choc des outils.
On peut aussi, lorsque les bouilleurs sont encore chauds, y projeter de l'eau froide L'emploi de ces moyens peut être très-utile lorsque ces bouilleurs sont d'un petit diamètre et d'une grande longueur, ce qui empêche de les nettoyer jusqu'au fond et les expose à recevoir des coups de feu.