Annales des Mines (1841, série 3, volume 20)
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MÉMOIRE SUR LES EAUX CORROSIVES 620 ployées avec le plus grand succès pour préserver
les chaudières de tôle de fer de l'action des eaux corrosives. Le choix entre elles devra être déterminé dans chaque cas particulier par les motifs
de convenance ou d'économie dépendant des circonstances locales. A Angers la proximité d'un gisement de calcaire crayeux devra décider le choix
en faveur de la seconde ; je crois du reste qu'elle sera d'un emploi tellement facile lorsque les dispositions convenables auront été prises, et lorsque les chauffeurs seront dressés au genre de travail né-
cessaire, que dans la plupart des cas la raison d'économie devra l'emporter. Pour employer la craie ou les substances équivalentes, de la manière la plus commode, il con-
viendrait d'adapter aux chaudières un récipient placé en dehors de l'action du foyer, dans lequel viendrait s'accumuler le sulfate de chaux résultant
de la neutralisation ou de la concentration des eaux ; par une disposition de ce genre, qu'il serait très-utile d'employer même dans l'état actuel des
machines, on ferait disparaître immédiatement l'inconvénient que peut présenter l'introduction et la précipitation clans la chaudière, de matières insolubles. Les chaudières du puits de la Garenne, à Montjean, présentent une disposition de ce genre
imaginée, il est vrai, dans un autre but ; en changeant la position du tuyau d'alimentation on
pourrait faire du manchon en fonte, placé derrière les chaudières et en dehors du foyer, un réceptacle pour l'abondant précipité de sulfate de chaux que fournit l'eau, précipité que l'on peut craindre de voir contracter de l'adhérence dans quelque partie de la chaudière, et qui finit peutêtre par entraîner dans une dépense de com-
EMPLOYÉES DANS LES ClIAUDIÈRES A VAPEUR. 621
bustible plus considérable lorsqu'il devient trèsabondant. On pourrait adopter une autre disposition, que M. Bérendorf, mécanicien à Angers, a déjà employée avec succès dans une filature de laine qui consomme l'eau vaseuse de la Maine. Elle consiste à établir au-dessous des deux bouilleurs de la chaudière un troisième tube plus court,
en communication avec eux, et placé derrière
l'autel de la grille et au-dessous de son bord supé-
rieure. L'eau d'alimentation et amenée dans ce tube s'y échauffe notablement, mais sans entrer en ébullition ; elle laisse les dépôts se rassembler à la partie inférieure; au moyen d'un robinet placé à l'extrémité de ce tube on peut évacuer facilement la vase sans interrompre la marche de la machine. On ne doit pas craindre de faire aboutir la pompe alimentaire au milieu de ce dépôt, surtout si l'on recourbe verticalement le tuyau adducteur ; cette disposition serait favorable pour accélérer la neu-
tralisation de l'eau qui arriverait dans un point où il y aurait toujours un excès de réactif. Un simple robinet placé sur chacun des bouilleurs pourrait servir à évacuer de temps en temps la plus grande partie du dépôt et à prévenir son accumulation; on recommande son emploi pour les chaudières ordinaires où il présente encore moins d'utilité. Il deviendrait alors Hécessaire d'introduire successivement la craie dans la chaudière, à des intervalles de temps que l'expérience apprendrait à connaître; pour cela il suffirait d'adopter
le système employé pour introduire de l'argile dans les chaudieres des paquebots à vapeur. On pourrait, au moyen d'une boîte à deux robinets placée sur le tuyau d'alimentation, entre la pompe et la chaudière, faire tomber la craie façonnée en