Annales des Mines (1842, série 4, volume 1)
Page : Image 11
Révision de 9 févr. 2015 03:22:14, edited by Anonymes
A VAPEUR. EXPLOSIONS DES CHAUDIÈRES 20 séparait le local de la machine et des chaudières de la chambre occupée par les passagers à l'avant eût été renforcée par de la tôle de fer, par exemple, ou construite en planches plus épaisses, aurait probablement résisté à la force expansive de la vapeur, qui n'était pas bien considérable, et les résultats de l'explosion contenus dans l'en-
ceinte du local de la machine n'auraient pas atteint les passagers. C'est ainsi que , lors de l'accident arrivé à bord du Parisien n° 2, à Melun, les passagers ont été garantis par les cloisons en tôle qui les séparaient du local de la chaudière déchirée.
Quant aux prescriptions nouvelles indiquées par la commission de surveillance de Nantes et par M. le préfet de la Loire-Inférieure, comme
propres à prévenir le retour de nouveaux désastres sur les bateaux à vapeur, la plus efficace serait sans doute la prohibition de l'usage de tubes intérieurs pressés par la vapeur de dehors en dedans, dont le diamètre excéderait on',25 à om,3o dans les chaudières à haute pression. Les accidents nombreux 'qui sont résultés de l'emploi des tubes d'un grand diamètre contenant le foyer, tant en France qu'en
Angleterre et aux États-Unis, paraîtraient au premier abord suffisants pour motiver cette mesure. Mais, d'un autre côté, la rareté des explo-
sions de chaudières de machines locomotives qui ont des parois planes, et dans lesquelles le dessus de la boîte à feu est certainement dans des circonstances encore moins favorables que les tuyaux cylindriques des chaudières ordinaires
dont nous nous occupons, démontre qu'il est possible de renforcer ces sortes de chaudières par
21
un système 'd'armatures convenables, et que le bon état d'entretien, réuni à la bonne conduite de l'appareil, suffit pour écarter le danger. Les chaudières du .Riverain n° i ont elles-mêmes servi pendant six ans, et l'une d'elles n'a rompu que par suite d'une détérioration locale considérable. Nous ne croyons donc pas qu'il soit nécessaire de prohiber l'usage des chaudières à foyer intérieur, qu'il serait difficile de remplacer actuellement dans les machines locomotives et sur quelques bateaux à vapeur. Quant aux règles de construction qui leur sont applicables, le défaut de données expérimentales ne permet pas d'en établir de précises ; quelques constructeurs ont cru à tort pouvoir déterminer les épaisseurs des tuyaux de tôle pressés de dehors
en dedans, par le tableau et la formule insérés dans l'instruction ministérielle du 12 juillet 1828.
L'instruction n'a entendu parler que des chaudières cylindriques pressées sur leur surface concave, qui conservent nécessairement, jusqu'au moment où elles se déchirent, leur forme primitive.
En négligeant l'épaisseur constante de 3 millimètres ajoutée pour avoir égard aux défauts et à l'usure de la tôle, le métal d'une chaudière cylindrique, dont l'épaisseur sera déterminée par la formule de l'instruction citée, supportera, sous la pression effective maximum de la vapeur, une tension de 2 k".,86 , et lors de la pression d'épreuve, triple de la pression effective, une tension de
par millimètre quarré. L'expérience démontre que ces tensions sont incapables d'altérer le métal; mais dans les tuyaux cylindriques pressés sur leur lace convexe les fibres