Annales des Mines (1842, série 4, volume 1)
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MÉMOIRE SUR L'EXPLOITATION DES MINES
publics ; mais la grande majorité des mines étant voisine de la rivière, il y avait peu d'avantage à
le faire , si même l'isolement relatif de chaque mine n'était pas un obstacle à l'exécution de ce projet. Au contraire, les chemins de Stanhope, de Clarence, de Darlington, prennent naissance au
milieu des mines réunies dans un ou plusieurs groupes bien distincts et situés à une grande distance du point d'embarquement. Leur établissement a même donné naissance à l'ouverture de plusieurs exploitations, et par cela même a augmenté les avantages qu'ils apportaient au bienêtre public. Si on admettait pour le South Durham rail-way des way-leaves égales à celles du Stanhope and Tyne , une étendue de 12 milles payerait une rente de 3.000 livres, tandis qu'elle ne.coûte d'achat que ii.000 livres. Les exploitants des houillères du nord de l'Angleterre ont encore d'autres droits à payer que ceux mentionnés ci-dessus; mais comme ils se rapportent plutôt au commerce du charbon, nous les citerons en parlant_de Frais
et bénéfices.
Les frais d'exploitation pour un chaldron de houille (53 quintaux), tout prêt à embarquer, sont assez variables. M. Buddle estime qu'ils sont de 15 à 25 schellings , ou presque du simple au double. Quant aux bénéfices, ils ne dépassent jamais to pour oio , déduction faite des droits et des dépenses de tonte espèce; rarement ils atteignent
ce taux , et sont bien souvent nuls ou tout à fait Personnel
des mines.
insignifiants. Le personnel des mines dans le nord de l'Angle-
terre est considérable. Voici les évaluations données en 183o par M. Buddle; elles sont certaine-
DE DOUILLE DE NEWCASTLE.
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ment aujourd'hui bien au-dessous de la réalité. Dans le district de la Tyne, on employait pour le travail souterrain 4.937 hommes et 3.554 enfants; à la surface, 2.745 hommes et 718 enfants.,
11.954 ouvriers, ou 12.000 à peu près. Dans le district de la Wear, le nombre des ouvriers était de 9.000. II y avait en outre 2.000 hommes employés dans le transport et l'embarquement de la
houille; enfin, i.400 navires, alors occupés au commerce de la houille, portaient 15.000 marins, hommes ou enfants. Cela faisait un total de 38.000 ouvriers, sur lesquels 21.000 étaient appliqués au service immédiat des mines. C'est à ces derniers
qu'on donne plus particulièrement le nom de colliers. Plusieurs d'entre eux sont appelés pitmen , titre indiquant le mérite et l'instruction de ceux qui le portent. ils doivent connaître les différents systèmes de ventilation en pratique aussi bien qu'en théorie, avoir des notions générales d'exploitation ; enfin, posséder des connaissances qui ne sont pas exigées du simple col-
lier ou ouvrier qui travaille le charbon. C'est parmi les pitmen que sont choisis les employés supérieurs dont nous parlerons plus loin. Dans les premiers temps, les mineurs se louaient pour une année, et ils recevaient une somme dé-
terminée, quels que 'fussent les travaux qu'ils avaient à exécuter. Leurs maîtres, s'enrichissant, leur cédaient assez facilement lorsqu'ils exigeaient des gages élevés; mais bientôt la concurrence se déclara , et il fallut être plus circonspect. Les ouvriers ne voulurent pas accéder aux diminutions
qu'on voulait leur imposer, ils se coalisèrent, et il en résulta des rixes dont les suites ont été souvent funestes. En 1826, l'association des colliers de la
De la paye des ouvriers.