Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1842, série 4, volume 1)

PIERRES FULMINANTES 6oS surface , avaient servi d'issue. aux produits gazeux de la décomposition ignée. Ces derniers partaient

presque toujours de points où on reconnaissait encore des traces d'amas plus considérables de matière colorante. En traitant par l'acide nitrique affaibli une

certaine quantité de fragments de ces pierres dont j'avais séparé le noyau central , j'eus une

vive effervescence : les trois quarts environ furent dissous, et il resta dans la liqueur, lorsque l'effervescence fut calmée, des flocons d'un brun rou-

geâtre plus foncés que ne l'était la pierre elle-

même. Le liquide filtré était parfaitement incolore. Il contenait de la chaux en très-forte proportion une certaine quantité d'alumine , des traces bien

sensibles de fer et de manganèse à l'état de protosels. Les flocons restés sur le filtre furent traités à chaud par un excès d'acide nitrique concentré; une partie fut dissoute avec dégagement d'acide nitreux. En employant l'acide sulfurique de la même manière, la dissolution fut moins complète à cause de l'insolubilité du sulfate de

chaux. Les deux liquides renfermaient de la

chaux , du fer et du manganèse. Ces mêmes flocons ayant été placés dans une dissolution concentrée de sous-carbonate de potasse, et chauffés légèrement, une partie fut dissoute. En filtrant, il passa un liquide faiblement coloré en brun, qui, traité par l'acide sulfurique , se troubla et laissa déposer une petite quantité de matière d'un. brun noirâtre. Chauffés au rouge dans une capsule d'argent, les flocons ont noirci et sont devenus solubles avec effervescence dans l'acide nitrique. En filtrant la dissolution , j'ai obtenu un liquide

DE DOURGNES.

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incolore, dans lequel j'ai reconnu de la chaux et de l'alumine dans des proportions à peu près égales à celles que j'avais trouvées dans la pre-

mière expérience ; mais le fer et le manganèse s'y montraient en quantité bien plus considérable. Il est resté sur le filtre des flocons non suffisamment calcinés, une matière noirâtre consistant en charbon très-divisé et matière colorante altérée, enfin une petite quantité de sable siliceux très-fin. Des fragments de pierre chauffés au rouge blanc m'ont donné des résultats analogues à ceux que présentent les flocons calcinés. Ils se sont dissous en grande partie avec une effervescence médiocre dans l'acide nitrique, et ont laissé sur le filtre de la matière colorante altérée, du charbon, des grains siliceux : la liqueur contenait de la chaux , de l'alumine , du fer et du manganèse. Placés dans l'eau

immédiatement après leur refroidissement, ils l'ont absorbée avec sifflement, production de cha-

leur et augmentation de volume. Ceux que j'ai conservés au contact de l'air pendant quelques jours ont présenté les mêmes phénomènes qu'un morceau de chaux vive qui se délite lentement. Ainsi les pierres fulminantes de Dourgnes sont compcisées de carbonate de chaux, d'alumine, de protoxydes de fer et de manganèse , combinés, selon toute apparence, avec l'acide carbonique, et d'un peu de sable siliceux. Il s'y trouve de plus une matière colorante assez peu abondante, résultant de la combinaison d'une matière organique avec les oxydes de calcium, d'aluminium, de fer et de manganèse. Cette substance, d'après ce que nous avons vu précédemment, ne peut être que de l'acide ulmique. C'est elle qui, décomposée en petite