Annales des Mines (1842, série 4, volume 1)
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AFFINAGE DU FER 618 duits, qui les rend propres à tous les usages, doit donner à la Lombardie le monopole de certaines fabrications. C'est en effet ce qui avait lieu , il y a quelques années; les tréfileries de Lecco alimen-
taient toute l'Italie, les fers de roue de Sovere , les gros fers destinés à l'agriculture et à la forge de maréchal étaient et sont même encore l'objet d'un commerce considérable avec les États voisins.
Cependant l'industrie du fer dans les États milanais ne parait pas pour bien des raisons avoir un bel avenir. D'abord, dans l'état actuel des choses,
elle semble avoir atteint son maximum de production et cela à cause du manque de minerais. Il existe, il est vrai, un très-grand nombre de mines qui pourraient vraisemblablement donner un produit annuel plus considérable, si les travaux prenaient plus d'extension et de régularité ; mais c'est précisement ce qu'il est impossible de leur donner malgré toute la bonne volonté des exploitants. Les populations des montagnes, pauvres
et dénuées de ressources, s'occupent seules des travaux des mines, de l'exploitation des forêts et de la fabrication du charbon. C'est là leur seul moyen d'existence, aussi sont-elles pour ainsi dire à la merci des propriétaires de mines et de bois
qui peuvent taxer leur travail à aussi bas prix
qu'ils le veulent. Ainsi, tandis que dans les plaines
où les habitants peuvent se livrer à l'agriculture et à l'industrie de la soie, le salaire des ouvriers est aussi élevé que dans les parties les plus industrieu-
ses de la France, celui des mineurs et des charbonniers dans les Alpes, n'en est pas la moitié. Or, aujourd'hui, dans la montagne tous les bras disponibles sont occupés. 11 faudrait donc, si on voulait
PAR LA MÉTHODE BERGAMASQUE.
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activer le travail des mines, recourir aux habitants des plaines, qui exigeraient un salaire plus élevé encore que celui qui leur est attribué pour leurs occupations ordinaires. Or les usines à fer ne sont pas dans des conditions tellement avantageuses, qu'elles pussent se soutenir si le prix des minerais et du charbon éprouvait un accroissement notable. Les forêts sont exploitées sans aucune régularité ; aussi le pays se déboise-t-il sensiblement. D'année en année le charbon devient plus rare et le transport plus coûteux. Il en résulte que le prix de revient à l'usine, déjà très-élevé aujourd'hui, augmente rapidement. Ainsi les ioo kilogrammes
de charbon de châtaignier ont coûté en 1841,
7o centimes de plus qu'en 1840. Le prix de la main-d'oeuvre dans les usines est élevé, relativement surtout à celui des nécessités de la vie qui, pour l'ouvrier italien, se bornent à
bien peu de chose. Il se nourrit uniquement de Polenta et ne boit pas de vin pendant ses jours de travail, de sorte qu'en temps ordinaire, la moitié
de son salaire lui suffit et au delà pour son entretien. Mais son sort n'est pas toujours aussi heureux. Le maïs ou blé de turquie , sa seule nourriture, lui est fourni par les plaines de la Lombardie. Quand la récolte vient à manquer, le commerce extérieur n'étant pas organisé de manière à suppléer au défaut de production, il y a disette. Le prix du mais devient alors parfois décuple de ce qu'il est dans les années moyennes. Ces disettes ou carestie, comme on les appelle en Lombardie, sont malheureusement assez fréquentes. L'ouvrier
parait les oublier dans les années d'abondance, mais lorsqu'il s'agit de débattre son salaire avec
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