Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1842, série 4, volume 2)

cramit

potasse, saturée de chlorure de potassium, dans laquelle on dirige un courant de chlore, laisse déposer, sans aucune apparence d'oxygène, du chlorure de potassium qu'il suppose nouvellement formé : d'où il résulte qu'il a dû se produire en même temps un composé oxygéné. On doit à M. Soubeiran deux expériences qui rendent très-probable la théorie de M. Berzélius. 10 Il a décomposé une dissolution de chlorure de chaux par le carbonate d'ammoniaque, et il a obtenu ainsi un liquide décolorant, qui ne pouvait pas

être un chlorure d'ammoniaque ; 2° il a évaporé une dissolution de chlorure de soude dans le vide, à une basse température, et il a obtenu des cristaux de sel marin, et un résidu qui, ramené en l'étendant d'eau au volume primitif de la dissolu-. tion, en avait conservé sensiblement la force décolorante. M. Balard ayant decouvert un nouvel acide auquel il a donné le nom d'acide hypochloreux , en.

traitant par le chlore l'oxyde rouge de mercure delayé dans l'eau , a admis que les liqueurs chlorées décolorantes renferment des hypochlorites. M. Martens, auquel on doit une dissertation intéressante sur les combinaisons du chlore avec les bases , n'en persiste pas Moins à penser que les

chlorures décolorants sont des combinaisons directes du chlore avec les bases. Enfin, tout récemment, M. Millon a prétendu que le chlore qui se combine avec les bases monoxydées, était complémentaire de tout l'oxygène qu'elles pouvaient prendre pour se suroxyder ; mais cette théorie ne se réalise point, et aucun fait ne vient lui prêter son appui.

Je m'estimerai heureux si, en présentant les

EMAITS.

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observations qui me sont particulières, je parviens

à dissiper les doutes qui sont restés dans l'esprit de quelques chimistes sur un sujet dans lequel M. Balard n'a laissé qu'à glaner. Si l'on prend une dissolution aqueuse de chlore d'un titre connu, et si l'on y verse par petites parties de l'oxyde de mercure très-divisé délayé dans l'eau,

une légère agitation fait disparaître l'oxyde, rien ne se dégage et la liqueur devient parfaitement transparente. Si on l'essaye au chloromètre, après

y avoir ajouté un léger excès d'oxyde, on lui trouve exactement le même titre qu'à la dissolution dit chlore , en tenant compte de la petite aug-mentation de volume que lui a fait éprouver l'addition de l'oxyde de mercure. Un volume donné de cette même liqueur mercurielle, distillé aux cinq sixièmes environ , donne un produit qui, ramené au volume primitif eu.

l'étendant d'eau, a précisément le titre de la

liqueur avant la dissolution. Enfin, pendant la distillation, la liqueur mercurielle ne laisse point déposer d'oxyde de mercure, et le résidu est du chloride de mercure trèspur, cristallisé en belles aiguilles. De ces faits il résulte : premièrement, que l'acide

hypochloreux, provenant de l'action du chlore sur l'oxyde de mercure, reste entièrement libre dans la liqueur, sans contracter d'union avec cet oxyde ; car si elle avait lieu, la distillation, en dé-

truisant la combinaison, aurait nécessairement déterminé une précipitation d'oxyde de mercure.

Secondement, que, puisqu'il s'est formé du chloride de mercure sans qu'il se soit dégagé d'oxygène, il faut nécessairement que la liqueur