Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1842, série 4, volume 2)

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SUBSTANCES MINÉRALES.

traitée par l'acide muriatique étendu elle n'a pas été attaquée; mais en employant l'acide concentré

et à chaud, il y a eu d'abord une légère odeur d'hydrogène sulfuré, puis cette odeur a disparu

quoique l'acide continuât à dissoudre de l'oxyde de cuivre, et au bout de peu de temps la matière soumise à l'expérience a perdu le cinquième de son poids. En la traitant de nouveau de la même manière , les mêmes effets se sont reproduits, et le résidu est devenu de plus en plus granuleux,

et au bout de deux jours d'ébullition ce résidu ne consistait plus qu'en soufre presque pur. Effec-

tivement en brûlant celui-ci il n'a laissé qu'une trace d'oxyde de cuivre. La proportion de soufre ainsi laissé à nu a d'ailleurs été trouvée de 0,19 , ce qui se rapproche beaucoup de la proportion du sulfure ordinaire. Dans cette opération, l'acide muriatique concentré attaque d'abord une petite portion du sulfure de cuivre avec formation de protochlorure de cuivre et dégagement d'hydrogène sulfuré ; mais l'air change immédiatement le protochlorure en deutochlorure qui réagit aussitôt sur le sulfure en chlorurant le cuivre et mettant le soufre en liberté, et l'action s'accélère ensuite rapidement à mesure que la proportion de chlorure augmente. Je me suis d'ailleurs assuré que la liqueur ne renferme pas la plus petite trace d'acide sulfurique ; pour écarter tous les doutes, j'ai traité duenfin, sulfure de cuivre artificiel par une dissolution concentrée de deutochlorure de cuivre

aiguisée d'acide muriatique , et à l'aide d'une ébullition suffisamment prolongée, j'ai opéré la décomposition complète du sulfure. M. Doméiko ayant toujours employé l'acide

507 muriatique pour purifier les sulfures dont il voulait faire l'analyse, c'est donc évidemment l'action du chlorure de cuivre, qu'il ne connaissait pas, qui l'a induit en erreur. Il a réellement opéré sur des mélanges de sulfure et de soufre et non pas sur des sulfures naturels, et il aurait pu s'en assurer EXTRAITS.

en lavant les résidus du traitement par l'acide muriatique , avec une dissolution chaude de potasse caustique, qui leur aurait enlevé le soufre libre.

Minerai d'El Tambo. Ce minerai est aussi un mélange de parties noires et de parties vertes, mais on peut assez aisément séparer les unes des autres par le triage. Les parties noires sulfureuses au lieu d'être mates, comme à Andacollo , ont une cassure conchoïde très-éclatante. Après qu'elles Ont été triées, l'acide acétique et l'acide sulfurique ne leur font perdre que 0,02 à o,o3 de leur poids,

et en les traitant ensuite par l'acide muriatique concentré, bouillant, elles se décomposent complétement en laissant du soufre pur.

J'en ai analysé 2gr,5 au moyen de l'eau réet j'ai obtenu o, 45 de soufre, qui, par

gale ,

combustion, a laissé o, o5 de quartz mêlé d'une trace d'oxyde, et o,7o de sulfate de baryte équivalent à 0,098 de soufre ; on a donc au total 0,498 de soufre 0,1992 , ce qui est à très-peu près la proportion que renferme le sulfure ordinaire.

Minerai de Cobija. Le minerai de Cobija se compose d'un mélange inextricable d'oxychlorure compacte ou à structure grenue visiblement cristalline, de protoxyde, de sulfure et de silicate de cuivre, d'hydrate de fer et d'argile. En le traitant par l'acide acétique bouillant, tout l'oxychlorure