Annales des Mines (1842, série 4, volume 2)
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FORMATION DU JURA 548 reconnu des couches qui avaient les mêmes carac-
tères, ce qui prouve que la mer, dans laquelle ces
roches ont été déposées était une, et que ce
n'est que par des commotions postérieures que
le continent français a été séparé de celui de l'Angleterre. On, a éprouvé beaucoup plus de
difficulté pour établir la coïncidence des calcaires de Suisse et d'Allemagne avec le calcaire jurassi-
que; toutefois, après la découverte des fossiles qui caractérisent les bancs, quoique les roches qui les contiennent soient différentes, les travaux ,de MM. Thurmann, L. de Buch, de Mandelslohe et Hoffivann ont fait reconnaître leur identité en Allemagne et en Angleterre. Cette différence dans la composition des roches qui ont les mêmes fossiles , peut être expliquée d'une manière fort simple , en admettant que les matériaux divers
amenés de lieux très - éloignés les uns des autres aient formé par leur dépôt des couches composées de minéraux différents; c'est pourquoi, bien que les mêmes êtres organisés aient existé à la même
époque, ils se sont trouvés engloutis dans des masses de composition différente.
M. P. Pusch , dont les travaux géologiques ont contribué à répandre la connaissance de la région orientale de l'Europe, regarde la formation du Jura en Pologne comme composée de bancs tout à fait différents de ceux qu'on remar-
que en Angleterre, et d'un caractère entièrement distinct. M'étant occupé, depuis plusieurs années, de les étudier particulièrement aux envi-
rons de Cracovie, après avoir découvert des bancs
inconnus jusqu'à ce moment et avoir déterminé d'une manière plus précise les fossiles , je me pro-
pose de faire voir l'identité du calcaire tau :film
SUR LES BORDS DE LA, VISTULE.
549 près Cracovie, avec celui de l'Angleterre et par conséquent avec ceux de la France et de l'Allemagne. Ces derniers, comme plus rapprochés, ont par suite de leur position même une plus grande identité avec les nôtres.. La détermination de l'âge est très-facile, là où l'on voit des couches superposées; mais de semblables coupes naturelles ne peuvent pas toujours se
rencontrer, parce que la culture couvre souvent les endroits les plus importants à connaître pour le géologue. Dans ce cas, les fossiles décident, et déchirent le voile qui couvre nos yeux.
La formation du Jura sur les bords de la Vistule correspond aux divisions supérieures et moyennes de cette même formation dans d'autres pays ; l'in-
férieure n'a pas été jusqu'à présent explorée en
Pologne. Dans la composition des divisions supérieures, entrent les calcaires blancs et les marnes blanches (obererjum, L. de Bu ch, ueber den Jura
in Deutschland, 1839); tandis que les calcaires jaunes grenus, se transformant en grès ou en conglomérats, appartiennent à la division moyenne
(Mitlerer Jura, L. de Buch). La division supérieure de la formation du Jura se compose de deux assises, une de calcaire blanc, et l'autre de marnes blanches.
Premier groupe. Coralrag des géologues anglais (calcaire corallien de M. Thurmann). On nomme ainsi ce calcaire par suite de la grande quantité des coraux ou des débris de familles .d'a-
nimaux qui sont réunis dans ce groupe, aussi bien en Angleterre que dans d'autres pays. Les roches énormes qui se trouvent dans la belle vallée Mnikowa , Ojcowa , le mont Wawel,