Annales des Mines (1843, série 4, volume 3)
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RECHERCHES SUR LA PRODUCTION
ET L'EMPLOI DES GAZ COMBUSTIBLES.
lure des fourneaux par l'emploi du bois ne se font
fer qu'on en rai rait était de mauvaise qualité. Pen-
sentir qu'après un certain temps de roulement, et la raison en est facile à concevoir. Ordinairement on commence le fondage avec du charbon seul, auquel on substitue ensuite le bois progressivement. Dans le roulement au charbon , une partie de la chaleur sensible du courant de gaz sert à échauffer la maçonnerie du fourneau, et l'é-
quilibre de température ne s'établit qu'après un temps assez long, car on sait qu'il faut des mois entiers pour qu'un fourneau arrive à sa portée de minerai. Si l'on substitue le bois au charbon, la 'cuve se trouve 'refroidie sur une certaine hauteur, et c'est alors l'enveloppe qui cède de la chaleur au lit de fusion, jusqu'à ce que l'équilibre se rétablisse de nouveau. On a remarqué que c'était surtout à la fin des fondages que l'emploi du bois était avantageux, sans doute parce qu'il permettait d'utiliser
une partie de la chaleur perdue dans la maçonnerie du haut-fourneau. Les résultats les plus remarquables qui aient été obtenus de l'emploi du bois en nature, me paraissent être ceux du haut-fourneau d'Audincourt, qui a roulé pendant plusieurs semaines en ne brûlant que du bois vert flotté (') : on fa essayé
à la fin d'un fondage au charbon et on a fini par ne porter que du bois vert dans les charges. La
température de l'air était maintenue à près de 4000. A la reprise du fondage, on a recommencé à employer du. bois jusqu'à substitution complète au charbon, en maintenant la température de l'air au même degré que précédemment,. mais les ré-
sultats n'ont pas été avantageux. La nature des fontes obtenues était extrêmement variable, et le (*) Voir le mémoire de M. Thirria, Annales des mines,
30 série, t. XVIII, p. 342.
dant les expériences que j'ai faites en 1841, au fourneau d'Audincourt , on portait dans les charges à peu près volumes égaux de charbon et de bois vert. Mais depuis cette époque, on a complétement renoncé à son emploi, bien que l'usine
d'Audincourt se trouve dans les conditions les plus favorables, le bois y arrivant par le flottage sur la rivière du Doubs. On a obtenu en supprimant le bois, une plus grande régularité dans la marche du fourneau sans augmentation dan la consommation du combustible. L'emploi, même partiel, du bois vert a été abandonné dans presque toutes les usines de la Franche-Comté. ( Voir la noie page 261). Ces résultats s'expliquent d'une manière nette par les faits qui précèdent, et par ceux que j'ai
constatés sur la composition du gaz des hautsfourneaux. En effet, la distillation du bois vert opérée dans le haut-fourneau ne peut pas produire
plus de 17 à 18 p. 0/0 de charbon, comme on l'a vu. plus haut, et cette quantité est inférieure à celle que donnent de bonnes méthodes de carbonisation en meules. D'un autre côté, il est bien constant que les matières volatiles provenant de la distillation du bois, ne peuvent être d'aucune
utilité pour la réduction du minerai , puisque celle-ci s'opère à peu près complétement, sans consommation de combustible, par l'oxyde de car-
bone produit nécessairement dans la partie inférieure du fourneau. Enfin, la distillation rapide du bois a l'inconvénient de donner en général un charbon peu cohérent , qui se brise et produit beaucoup de menu dans le fourneau, d'où résultent une distribution inégale du courant d'air àtraversl'appareil et des chutes fréquentes de minerai.