Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1843, série 4, volume 3)

290

RECHERCHES

par le ventilateur employé était cinq fois plus considérable que celle nécessaire pour la combus-

tion du bois. Les produits de cette combustion, renfermant beaucoup d'air en excès, suivent un long canal sur lequel lebois est empilé en forme de voûte,

et s'échappent ensuite/ de toute la surface de la meule, recouverte comme à. l'ordinaire par une couche de terre et de fraisil. On cherche ici à éviter

l'inflammation du bois contenu dans la meule. Il fallait pour cela que le courant de gaz et d'air non brûlé qui la traverse n'eût pas une température trop élevée. C'est le résultat auquel on arrive en augmentant beaucoup la masse d'air par rapport aux produits de la combustion. Il est évident que plus leur température sera basse, plus leur masse sera considérable, et plus il y aura d'homogénéité dans la nature du combustible obtenu. Mais on conçoit qu'on ne pourra pas atteindre ce résultat d'une manière absolue, et que le bois placé près

du conduit sera toujours à un état plus avancé d'altération que dans la- partie supérieure et surtout à la base de la meule. Quant aux modifications à introduire dans le procédé actuel de la carbonisation en meules, il est clair que si l'on parvenait à produire là chaleur et l'acide carbonique au moyen de combustibles ayant peu de valeur, comme du menu bois ou du menu charbon j on réaliserait ainsi une amélio-

ration importante Le procédé de Marcus Bull qui remplissait les vides laissés dans le dressage des meules par du menu charbon,- du fraisil, et

qui obtenait ainsi un plus fort rendement, paraît fondé sur le principe théorique que je viens dénoncer.

SUR LA CARBONISATION DU BOIS.

29

Résumé. Les principales conclusions qu'il est permis de tirer de ce travail sont les suivantes. I° En comparant la composition des gaz qui s'échappent des évents pratiqués à la surface des meules de carbonisation avec celles des gaz produits dans la carbonisation du bois en vases clos, on arrive à reconnaître : 10 que l'oxygène de l'air introduit dans la meule par les évents d'admission se change complétement en acide carbonique sans mélange d'oxyde de carbone; 20 que cette combustion a lieu sur du charbon déjà formé et non sur les produits de la distillation du bois. 2° La comparaison des résultats de la carbonisation du bois en meules avec ceux qu'on obtient en transformant le charbon en oxyde de carbone au lieu d'acide carbonique, fournit une vérifica-

tion directe de ce fait, que l'acide carbonique absorbe une grande quantité de chaleur, en se changeant en oxyde de carbone. 30 .La carbonisation s'opère dans la meule du

haut en bas et du centre à la circonférence. La surface de séparation entré le charbon formé et le bois incomplétement carbonisé, paraît être celle d'un tronc de cône renversé, ayant le même axe et la même hauteur que la meule, mais dont l'an-

gle irait constamment en augmentant à mesure que la carbonisation s'approche de,sa base.

40 On ne 'peut guère admettre qu'on puisse arriver à fabriquer du bois torréfié ou charbon roux par un procédé analogue à celui de la carbonisation en meules, en raison de la manière dont la combustion a nécessairement lieu dans l'intérieur des tas.