Annales des Mines (1843, série 4, volume 3)
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CHIMIE.
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a soin que les chiffons ne soient ni huileux ni graisseux.
Lorsque le fabricant juge que la liqueur a pénétré d'une manière égale dans toutes les mailles du tissu il cesse de pétrir, et porte à l'étalage les chiffons ainsi préparés, afin de les faire sécher le plus promptement possible. A cet effet il replie les deux angles supérieurs des lambeaux, puis les fixe par de longues épines à des cordes tendues horizontalement sur des poutres, et toujours placées dans un endroit exposé au soleil et au vent. Les chiffons imprégnés de suc et desséchés portent le nom de blanquerie. On expose alors les drapeaux à l' aluminadou. L'aluminadou n'est autre chose qu'une couche de fumier de cheval ou de mulet, à laquelle on donne ,
peu près i pied ou i1; pied d'épaisseur. Pour être employé avec succès, ce fumier doit être récent, éprouver un commencement de fermentation et développer par conséquent un certain degré de chaleur et d'abondantes vapeurs ammoniacales; on répand par-dessus quelques poignées de paille fraîche et hachée, et sur cette paille on étend les chiffons , qu'on recouvre encore d'une couche de paille et d'une légère couche de fumier, ou simplement d'un drap grossier destiné à concentrer la vapeur de l' aluminadou. Il suffit de les laisser ainsi pendant une heure ou une heure et demie, en ayant soin de les retourner de temps en temps. Les chiffons ainsi préparés sont souples, moites et d'un bleu magnifique. Le fabricant les fait sécher une seconde fois, les imbibe de suc mélangé d'urine, les porte de nouveau à l'étendage et ne les en retire qu'après qu'ils ont acquis par la des-
EXTRAITS.
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siceation cette couleur pourpre ou vert sombre, moins belle que la premiere mais beaucoup plus estimée, dit-on, pour les usages auxquels on la destine. Les drapeaux soumis à cette seconde manipulation semblent pour ainsi dire empesés, et ils ont une roideur que ne possèdent pas ceux qui sont passés simplement à l'aluminadou. Le quintal de chiffon vaut actuellement 45 à 5o fr., et on en fabrique tout au plus 1.200 quintaux qui donnent un produit brut de 6o.000 fr. par an. Il paraît que l'usage de ces chiffons est borné à donner aux croûtes du fromage de Hollande cette
teinte rouge qui le distingue. Il sait pour cela de tremper les fromages 'dans un baquet d'eau bleui par les chiffons et de les en retirer presque aussitôt pour les faire sécher. 11 résulte des expériehees que j'ai faites : i° que
le tournesol en drapeaux diffère du tournesol en pain, en ce que les alcalis ne peuvent le ramener au bleu, a été rougi par un acide; 2° que la matière colorante des drapeaux diffère de celle qu'orisobtient directement par l'infusion du suc du Croiophora tinctoria , en ce qu'elle n'est pas verdie par l'ammoniaque, la chaux ni la potasse ; 3° que le principe colorant de la plante est répandu dans toutes ses parties; 40 qu'il s'y rencontre à tous les âges ; 5 qu'il a son siége immédiat dans
le tissu cellulaire et probablement aussi dans les vaisseaux du latex ; 60 que sous l'influence de la vie, il existe dans les organes à l'état incolore ; ruais qu'après la mort du végétal et sous l'influence de l'oxygène atmosphérique et d'une prompte dessiccation , il peut devenir bleu ; 7° et qu'enfin la
chromule verte paraît susceptible d'éprouver les