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Annales des Mines (1843, série 4, volume 3)

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FABRICATION DE L'ACIER 584 toujours restreintes que fournissent annuellement les forêts voisines. Tendant sans cesse à reculer cette limite, et à tirer tout le parti possible de minerais en quelque sorte privilégiés, les exploitants se sont trouvés conduits, d'une part, à concentrer près des mines les hauts-fourneaux et les combustibles nécessaires à la fusion de ces minerais ; de l'autre, à expédier

à quelque distance, vers les forêts et les eaux motrices, et de préférence dans la direction des

lieux de consommation , les fontes brutes pour les

convertir en acier. En outre, la configuration

montagneuse des terrains qui recèlent en Europe les principaux gîtes de fers carbonatés spathiques, ne. permet pas d'accumuler sur un même point une nombreuse population manufacturière : cette circonstance a également contribué à disperser les aciéries et les fabriques qui en dépendent autour du gîte minéral qui leur fournit la matière première. En résumé, les usines destinées à la fabrication de l'acier naturel, clairsemées comme les eaux et les forêts, sont néanmoins réunies par groupes, ayant. pour centres, les grandes mines de fer carbonaté. Chaque forge n'a qu'une médiocre impor-

tance, et, quelles que soient les demandes du commerce, la production dé chaque groupe reste subordonnée à la production des forêts. 4 groupes Fincipaux de forges acier.

C'est dans ces conditions qu'existent quatre groupes de forges à acier, qui livrent au cornmerce les deux tiers environ de racier brut fabri-

qué sur le continent, et qui sont énumérés ci-

après suivant l'ordre d'importance

1° Le groupe des Alpes centrales, dont les. nombreuses usines sont éparses en Styrie et en

EN YORKSHIRE.

585

Carinthie, autour des inépuisables gîtes (-Misenertz et de Huttenher,9.-_, ; 20 le groupe du Rhin,

établi sur la Sieg, la Moselle, la Sarre, etc., à proximité du gîte désigné par le nom caractéristique de Stahlber g, et dont plusieurs usines vont

chercher jusqu'en Lorraine et en Alsace, dans le même bassin hydrographique, des eaux, des forêts et surtout des débouchés; 3° le groupe de l'Isère, dont les usines alimentées par les gîtes d'Allevard et de Saint-George - d'Heurtières , sont disséminées sur les nombreux affluents de enfin, le groupe de la Thuringe, cette vallée ; dont le gîte principal est connu, comme celui du Rhin, sous le nom de Stahlber g, et dont les usines sont toutes situées dans la région montagneuse,

riche en forêts et en eaux motrices, qui porte le nom de Thiirino-erwalcl.

Les usines de la seconde classe .fabriquent

Conditions

l'acier dit de cémentation, en employant le fer IdZistceinélpoduer

forgé comme matière première.

cémentation.

Les gîtes minéraux, dormant du fer forgé propre à être converti en acier de cémentation,

sont beaucoup plus nombreux que les mines d'acier naturel : on pourrait même, à la rigueur, regarder le nombre de ces gîtes comme illimité. Néanmoins, lorsqu'on remonte à l'origine des fers qui alimentent les principaux groupes d'aciéries de cémentation, on reconnaît que cet approvisionnement. est encore un privilége à peu près exclusif pour un très-petit nombre de gîtes de la chaîne scandinave, des monts Ourals et des Pyré nées, et pour certaines usines qui élaborent exclu-.

sivement ces minerais au moyen du charbon de bois.