Annales des Mines (1843, série 4, volume 3)
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FABRICATION DE L'ACIER
sement. La consommation de combustible y est un peu moindre, pourvu que l'ouvrier soit très-attentif à régler I e feu et à fournir du combustible à la grille. En résumé , il me paraît qu'on doit accorder la préférence à ce fourneau sur celui du Yorkshire, dans les usines où la main-d'oeuvre est à bas prix, et où l'on opère sur de petites charges de fer.
Le matériel d'une aciérie de cémentation comprend en outre une enclume, des ciseaux à froid et des marteaux pour découper les barres de fer; des
balances pour peser les fers et les aciers ; des
brouettes pour approcher des fours la houille qui est d'abord déposée en tas dans la cour; des pelles, des ringards droits ou recourbés, pour charger, nettoyer ou piquer la grille, etc.
Un choix judicieux de matières premières, est la condition qui importe le plus au succès des bustible, aciéries de cémentation. Le travail le plus perfectionné ne saurait remédier aux défauts que présenterait le fer à élaborer. A cet égard, les fabricants possèdent toutes les informations désirables d'innombrables expériences suivies pendant deux siècles, sur une grande échelle, par tant d'exploitants réunis dans le même lieu et adonnés à la fabrication des mêmes produits , ont mis depuis longtemps en évidence toutes les qualités qui distinguent les diverses sortes de fer employées en Yorkshire. Difficulté frétaToutefois ces connaissances, que les ouvriers blir les règles mettent journellement à profit pour la pratique suivre pour le choix des fers dé leur art, et qui seules pourront servir de base cémenter, à une théorie complète du travail de l'acier, n'ont pu jusqu'à ce jour être classées dans le domaine 2 Matières pre"ziér" et ""1-
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EN YORKSHIRE.
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de la science. Parmi les obstacles que les savants ont à vaincre en poursuivant ce genre d'études, je signalerai surtout les suivants. Lés artistes de toute classe et de tout pays sont en général peu disposés à communiquer aux autres les résultats de leur expérience : chez la plupart des industriels du Yorkshire, cette disposition est érigée en système. D'ailleurs, les exploitants qui montrent à cet égard des intentions libérales,
sont rarement en état de donner eux-mêmes
des éclaircissements sur des opérations qu'ils ne dirigent que sous le rapport commercial et dont ils abandonnent la direction technique à de simples ouvriers. Ces derniers sont les véritables métallur-
gistes du Yorkshire, et c'est auprès d'eux seule-
ment qu'on peut recueillir les éléments de la science des aciéries. Mais là comme ailleurs il n'y a guère de langue commune entreles savants etles ouvriers : il est par exemple fort difficile dans
beaucoup de cas de déterminer quelles qualités un ouvrier signale en disant qu'un fer a du corps, est sain , rt, dur, etc. ; toutes expressions qui ont cependant un sens très-précis et qui désignent des propriétés parfaitement appréciables pour l'ouvrier qui met le fer en oeuvre. Ce qui augmente encore la difficulté de ces sortes d'études, c'est que ces expressions n'ont pas toujours la même signification pour deux ouvriers attachés à deux branches différentes du travail de l'acier. Enfin pour arriver à des résultats dignes de confiance il faut savoir se mettre en garde contre les observations inexactes des ouvriers ; contre l'exa-
gération avec laquelle ils apprécient ordinairement l'importance de certaines propriétés, essentielles peut-être pour la spécialité qu'ils exploitent,