Annales des Mines (1843, série 4, volume 3)
Page : Image 315
Révision de 31 déc. 2014 06:09:06, edited by Anonymes
628
FADRICATION DE L'ACIER
de l'extension, et vers 166o (i) on cémentait de grosses barres que l'on soumettait à l'étirage dans un feu de houille, avant de les livrer au com-
merce. Ce produit, qu'on désignait sous le nom d'acier commun , se vendait en barres carrées d'environ om,o15 de côté , et n'offrait encore qu'une qualité fort médiocre; la partie centrale des barres étaient employée pour la coutellerie et la quincaillerie communes; les extrémités, plus pailleuses et plus hétérogènes, étaient réservées pour les taillanderies. Vers le milieu du xvine siècle, Crowley de ]Newcastle, donna aux aciéries de cémentation une importance toute nouvelle , en découvrant le moyen de corroyer l'acier brut par un procédé analogue à celui que les Allemands appliquaient depuis longtemps aux barres brutes d'acier naturel. On avait déjà reconnu que les fers de Suède convenaient beaucoup mieux que les fers
indigènes à la fabrication des aciers étirés; la
nouvelle industrie donna lieu de constater, d'une manière plus positive encore, la supériorité des fers du Nord, que l'on commença dès lors à importer en grande quantité pour la consommation des aciéries.
Le développement des aciéries de cémentation fut encore accéléré par l'élévation graduelle du C2.217=.7=e6M
(I) J'ai recueilli la plupart des détails relatifs à cette première période des aciéries anglaises auprès de l'un des doyens de l'industrie du Yorkshire, M. Marshall, vieillard de 81 ans, qui possède un des principaux établissements de Sheffield. M. Marshall a lui-même reçu ces traditions de son oncle John Marshall, lequel, ainsi que je
l'indiquerai plus loin, éleva, il y a un siècle environ une des premières fonderies d'acier du Yorkshire.
EN YORKSHIRE.
629
droit de douane, qui n'était que de 3 fr. 52 cent. au commencement du xvii" siècle, et qui fut porté à 23 fr. 38 cent. en 169o, lorsque l'étirage des aciers eut pris une certaine extension. Néanmoins, dans la première moitié du xviiie siècle, on importait encore annuellement en Angleterre .5oo quint. métriques d'aciers du Rhin, et pendant longtemps ceux-ci furent préférés aux aciers corroyés anglais que les fabricants vendaient alors,
et que l'on désigne encore quelquefois sous le nom
de german steel. Les opérations qu'on faisait subir à l'acier brut Indication des pendant cette période, et qu'on pratique encore t!aubé°:,atis°,71,raa. aujourd'hui sur une grande échelle, ont pour ob- eiger brut. jet de le convertir, au moyen d'une suite de chaudes
et de forgeages, en barres marchandes plus ou
moins raffinées ou corroyées. Celles-ci à leur tour
servent de matières premières dans les nom-
breuses usines où l'on fabrique les limes et rapes, les scies, les faux et faucilles, les tôles et les fils, les outils tranchants, les armes, la coutellerie, etc. Quelquefois toutes ces élaborations sont réunies dans la même fabrique; tantôt, en effet, les usines qui étirent ou corroient en grand l'acier brut, comprennent aussi des ateliers où l'on donne à l'acier sa forme définitive; tantôt aussi les fabricants d'objets d'acier étirent eux-mêmes l'acier dans les petits feux de forges où ils le façonnent ensuite. Mais plus communément ces deux sortes d'industries sont exploitées par des industriels dont les intérêts sont distincts. Le corroyage
de l'acier brut se fait dans des établissements
ayant une certaine importance et disposant d'appareils mécaniques puissants mis en mouvement