Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1843, série 4, volume 3)

696

FABRICATION DE L'ACIER

Tarif vicieux 'P-question sous son véritable jour, que le gouverpliqu à l'importation à nement français a conservé .jusqu'à présent un tarif

de douanes qui élève considérablement pour les fabricants d'acier de cémentation, le prix de revient des fers du Nord , et qui contribue ainsi, plus efficacement que les traditions établies, et l'habilité commerciale des Anglais, à assurer aux aciéries du Yorkshire le monopole des produits d'élite. En maintenant un tarif tellement contraire aux intérêts de l'industrie indigène, et aux principes mêmes qui ont présidé à l'établissement de nos douanes, on a sans doute pensé que les forges françaises pouvaient fournir toutes les sortes de fer qu'exige le développement des aciéries, et que les forges étrangères n'avaient sur elles d'autre supériorité qu'un moindre prix de revient. Il importe de prouver que cette opinion est erronée, parce que j'aurai prouvé en même temps.la convenance d'affranchir nos aciéries du plus grand obstacle qui pèse sur elles, et de faire rentrer le tarif des fers à acier dans les principes généraux de notre législation commerciale. Sans entrer ici dans des considérations techniques. qui exigeraient de grands développements, je me bornerai à citer plusieurs faits qui mettent dans tout son jour la vérité que je veux établir. SyPériorité des Les fers au charbon de bois produits par les fsursles éfet,,r,"g, d"i _s forges françaises , ne conviennent point pour la gène, plupart au travail des aciéries ; et parmi ceux qui peuvent recevoir cette destination, les fers produits à l'est du groupe de forges des Pyrénées (1) acier,

(1) Voir, pour la définition de ce groupe de forges,

les tomes V à X du résumé des travaux statistiques de l'ad-

ministration des mines.

EN YORKSHIRE..

697

occupent sans contredit le premier rang. Si les aciéries françaises étaient restreintes pour leur approvisionnement aux ressources que fournit le territoire, la qualité des fers pyrénéens mesurerait sans aucun doute le degré de perfection que les aciers de cémentation pourraient atteindre; en sorte que pour juger de la valeur de ces ressources, il suffit de déterminer le rang qu'occuperait

le fer des Pyrénées parmi les fers à acier du nord de l'Europe. Or, ainsi que je l'ai indiqué dans le premier paragraphe de ce Mémoire, la valeur de tous les fers à acier a été constatée en Yorkshire jusque dans les nuances les plus légères, par des expériences poursuivies sans discontinuité depuis deux siècles, dans une multitude d'usines placées dans des conditions absolument identiques, concentrées dans le même lieu, et stimulées sans cesse par l'aiguillon de la concurrence la plus active ; les résultats déduits d'une telle expérience sont absolument indépendantsde toute conception théorique sur le travail de l'acier, et peuvent être cités comme ne des 'données les plus concluantes qu'on puisse emprunter à l'industrie. Il a été ainsi établi que les meilleurs fers au

charbon de bois de ia Suède, ceux qui, en raison de leur excellente qualité, peuvent être exportés au dehors, se montrent, comme matières

premières des aciéries, de qualités fort inégales ; sous ce rapport, ou les distingue ordinairement en cinq classes, auxquelles correspondent des prix très-différents.:

La classe inférieure n'est employée qu'accidentellement à la fabrication de l'acier ; elle est peu convenable pour cet usage, bien qu'elle soit