Annales des Mines (1843, série 4, volume 4)
Page : Image 5
Révision de 2 déc. 2014 22:51:26, edited by Anonymes
8
SUR LES FUSÉES DE SURETÉ
(lues; il serait vivement à désirer, dans l'intérêt de l'humanité, qu'il se répandît également en France, où l'exécution des grands travaux publics
clans lesquels le tirage à la poudre est nécessairement exécuté par des ouvriers moins exercés que les mineurs, est une cause fréquente d'accidents déplorables. La fusée remplace les amorces ordinaires ou canettes formées de tuyaux de paille ou de cornets de papier remplis de poudre, et tient dans la bourre la place de l'épinglette, dont elle détermine la suppression complète ; elle se prête parfaitement à l'emploi des cartouches, dont l'usage est recommandé dans tous les cas. En Angleterre, lorsque le trou de mine est for-
tement incliné de haut en bas, l'ouvrier commence par y verser la moitié de la charge, il in-
troduit ensuite dans le trou un bout de fusée d'une longueur suffisante pour qu'il reste quel-
ques centimètres en saillie au-dessus de l'orifice du trou, il verse ensuite le reste de la poudre, met une bourre en papier et achève de bourrer le trou en y tassant fortement, avec le bourroir ordinaire, des débris de roches tendres, d'argile durcie ou de briques concassées ; lorsque le trou est horizontal ou renversé il laisse la poudre enfermée dans la cartouche, dans laquelle le bout de
la fusée a été introduit jusqu'au tiers ou à la
moitié de sa longueur; il fixe ensuite la fusée à la cartouche en rabattant le papier tout autour, et vaient adoptée d'abord ; mais ils ont constaté qu'il était possible d'employer la poudre de guerre et même celle de mine réduite en grains fins et lissée, et c'est snr l'em-
ploi de cette dernière que sera basée leur fabrication.
POUR LE TIRAGE A LA POUDRE.
9 La faisant une ligature avec un bout de ficelle.
cartouche est poussée au fond du trou avec la cu-
rette ou le bourroir, et la bourre est tassée par. dessus ; il convient dans tous les cas de tasser sur la cartouche ou sur la bourrede papier une pelote d'argile molle, qui intercepte toute communication avec la poudre et empêche les étincelles qui peuvent jaillir sous le choc du bourroir .de l'en-
flammer. L'emploi des cartouches est indispensable dans le procédé ordinaire , pour diminuer autant que possible le nombre des accidents ; quoique moins nécessaire avec les fusées de sûreté
qui ne laissent entre elles et la bourre aucun in-
terstice, on ne saurait trop recommander aux directeurs de travaux à la poudre d'en exiger l'emploi de leurs ouvriers. En décomposant une fusée pour en reconnaître moyen partila structure, j'ai été conduit naturellement à un culier pourtiisée atlacher moyen très-simple pour la souder à la cartouche, la carloudle.
je l'ai toujours employé avec succès; il consiste à dérouler le ruban goudronné qui enveloppe la corde, sur une longueur de 6 à 7 centimètres ou mieux deux ou trois des cinq fils qui forment ce ruban, à loger la corde ainsi dégagée de son enveloppe *dans la cartouche, de telle sorte qu'elle plonge d'environ 5 centimètres dans la poudre ; on applique la corde sur la paroi intérieure de la cartouche, on rabat les bords sur la corde et pardessus le papier, on enroule le ruban goudronné en le serrant fortement ; le goudron, ramolli par la chaleur de la main, se soude sur le papier et sur lui-même, et la ligature ainsi formée est tellement solide qu'on ne peut arracher la fusée qu'en déchirant la cartouche sur toute sa circonférence. Par ce moyen on évite d'enfoncer dans