Annales des Mines (1843, série 4, volume 4)
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CONSTRUCTION DES HAUTS-FOURNEAUX
remplir, on enfonce et on retire alternativement la fiche , qui, par suite de la forme de ses dents
pousse le mortier en avant et ne le ramène pas
en arrière. Lorsque le joint est bien rempli, on serre la pierre avec un levier ou pince en fer.
Pour mettre ces pierres en place, on peut se servir avec avantage d'une espèce de cabestan composée d'un tambour horizontal portant un engrenage commandé par un pignon dont l'axe, également horizontal, est muni de deux manivelles. Les deux montants verticaux qui soutien-
nent les axes du tambour et du pignon ont la
forme d'un triangle, dont la base repose sur une plate-forme rectangulaire, de sorte que l'appareil peut être facilement transporté partout où on le juge convenable. On le fixe au moyen de pieux enfoncés dans le sol. Sur le tambour est enroulée une corde qui passe sur des poulies de renvoi convenablement fixées à divers points, selon les circonstances , et s'attache, par son autre extrémité, à la pierre que l'on veut mouvoir. Après avoir mis en place la cinquième assise,
dite couverture du creuset, on est obligé de faire passer par l'ouverture circulaire et intérieure de cette assise les diverses pierres composant les deux assises supérieures, et qui doivent, comme on l'a déjà dit, être assez étroites pour cela. Cette opération s'exécute facilement au moyen du cabestan dont il a été fait mention précédemment , et au moyen d'une moufle dont les poulies supérieures sont attachées à une pièce de bois placée en travers du gueulard et sur la plateforme. Pendant cette opération, on laisse ouverts
l'avant-creuset et les deux assises de pierres su7
319 périeures , dans lesquelles la tympe en briques cc doit être engagée plus tard (1 ). A mesure qu'on élève la maçonnerie de pierres AU COKE.
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réfractaires, on remplit l'intervalle qui se trouve entre cette maçonnerie et le double muraillement. Ce -remplissage se fait avec des briques réfractaires de qualité moyenne et du mortier réfractaire de choix, jusqu'à la distance de im,IO leu. Les parties distantes de plus de lm, Io sont faites en briques ordinaires et mortier réfractaire de qualité ordinaire. Aussitôt qu'on a mis en place l'assise, dite couverture du creuset, on place les plaques de fonte a' destinées à empêcher ces pierres d'être rejetées dans les embrasures par la poussée des matières dont le haut-fourneau sera rempli. Après avoir mis en place toutes les pierres réfractaires et terminé le remplissage qui les environne, on achève les étalages avec les grosses briques b, qui doivent être de très-bonne qualité, taillées et placées avec le plus grand soin. Immédiatement après la pose de chaque assise, l'espace qui reste libre entre le double muraillement est rempli avec
de bonne maçonnerie réfractaire en briques de choix, mais de petites dimensions. Les étalages (1) Les pierres employées pour la confection du creuset, de l'ouvrage et de la partie inférieure des étalages'sonttrèsdures ; on les taille au moyen de tranches aciérées qu'un
ouvrier maintient à l'aide d'un manche en bois, tandis qu'un autre frappe dessus avec un gros marteau. La surface taillée, y compris les joints, est d'environ 180 mètres carrés. Il faut, pour exécuter ce travail, environ 600 journées
d'ouvriers, dont un tiers pour la réparation des outils. Pour 4 ouvriers tailleurs travaillant à la tâche et répartis
en deux i;roupes, il faut un feu de maréchalerie servi par un forgeron et son aide.