Annales des Mines (1843, série 4, volume 4)
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SUR DES EXPÉRIENCES 426 Les décapages à l'acide sulfurique opérés sur les fils après les recuits intermédiaires, n'ont aucune
influence sur la ténacité des fils, et sont par conséquent inutiles. En résumé , la méthode qui convient le mieux à la fabrication des fils n° 18, comprend les opérations ci-après : 1° corroyer les barres de fer en paquets, et les étirer sous le laminoir en verge ronde n° 28.; 2° décaper cette verge à l'acide sulfurique étendu d'eau ; 30 passer à la filière, à diverses reprises, la verge ainsi préparée, de manière à l'amener sans recuit au n° 24; 40 soumettre ce
fil à un recuit, puis étirer sans nouveau recuit jusqu'au n° 18. La ténacité du fil croît à mesure que le diamètre du fil diminue. Cet accroissement de té,nacitéparaît être dû à l'accroissement de cohésion, que l'action de la filière imprime à la surface du fil; du moins le fait observé s'explique naturellement dans cette
manière de voir, puisque le rapport de la masse de fer ainsi modifiée à la masse totale, augmente à mesure que le diamètre du fil diminue (1).
La ténacité pour un diamètre donné du fil, est d'autant plus grande , que ce diamètre a été
(1) Les expériences de MM. Brix et Seguin ( voir le
Traité de l'Exploitation des mines, par M. Combes;
tome I", conduisent à modifier l'énoncé de cette loi que les auteurs ont déduite d'expériences faites seulement sur les plus gros numéros de fils de fer. Il est constaté que la ténacité ne croît pas régulièrement à mesure que le diamètre diminue, mais qu'elle présente entre les
numéros extrêmes une suite de maximum et de minimum. Ce fait me paraît être un résultat complexe dû à ce qu'on pourrait nommer l'interférence de plusieurs lois simples. 10 L'action répétée de la filière augmente graduellement la ténacité des fils aux dépens de la ductilité jusqu'à
RELATIVES A LA FABRICATION DES FILS DE FER. 427
obtenu par de plus nombreux passages à la filière.
L'allongement que subissent les fers avant la rupture, augmente avec le poids qui produit la tension et le nombre de recuits auxquels ce fil a été soumis : il a varié, pour l'unité de longueur, dans les fers essayés par la commission entre o,004 et 0,007. Si le fil de fer est tendu par un poids moindre que celui qui est nécessaire pour la rupture, il revient exactement, en vertu de son élasïicité, à la longueur primitive, lorsque le poids ne dépassant
pas une certaine limite, cesse, d'agir sur lui;
lorsque cette limite est dépassée, le fil conserve un certain allongement. Le poids à partir duquel cet allongement commence à devenir appréciable, mesure la propriété qu'on désigne sous le nom de résistance élastique. La commission a constaté que, dans les meilleures sortes de fils de fer indigènes,
la résistance élastique varie entre les 42 et les 67 centièmes du poids qui détermine la rupture. La commission conclut de l'ensemble de ses recherches, qu'en suivant la méthode de fabricaun maximum où la ductilité étant détruite, la continuation de la même action altérerait la structure du fil. 2' Le recuit donné au fil amené à cet état rétablit la ductilité en diminuant la ténacité. 30 L'action de la filière appliquée de nouveau au fil recuit, rétablit la ténacité jusqu'à un nouveau maximum .d'autant plus élevé que le diamètre du fil est moindre et que l'action de la filière a été plus .prolongée. Dans les expériences faites par MM. Brix et Séguin sur
une suite de numéros obtenus avec le même fil, chaque minimum de ténacité correspond vraisemblablement aux numéros pour lesquels le recuit précédent a été suivi du moindre nombre de passages à la filière.