Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1843, série 4, volume 4)

Historique.

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NOTICE SUR LA FABRICATION

DU VERRE EN BOHÈME.

D'après Pline, la découverte du verre serait due à des voyageurs phéniciens qui, s'étant par hasard servis de natron pour construire un foyer sur le sable du désert, virent avec étonnement

quité la plus reculée l'art de fabriquer les verres blancs et colorés, de les tailler, et de les dorer, ainsi que le prouvent les parures en verre que

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ces deux substances se combiner par fusion pour

donner un verre; mais on ne peut admettre ce fait, qui exige une température beaucoup plus

élevée qu'elle ne pouvait l'être en pareil cas. M. Haudicquer de Blancourt , un des plus anciens auteurs français qui aient écrit sur les verreries, en fait remonter l'invention à Tubalcaïn, parce que celui-ci en trouvant l'art de fabriquer les métaux par fusion, dût obtenir des laitiers analogues aux verres. Toujours est-il certain que la découverte du verre est très-ancienne, car il en est fait mention dans les saintes Ec,ritures: t° dans le Livre de Job, chap. 28, vers. 1 7 , où il est dit « Non adkequabitur ei aurum vel vitrum, nec commutabuntur pro eo vasa auri. »

Et 2° dans le Livre des Proverbes, chap. 23, verset 31, où il est dit : « Ne intuearis vinum quando flavescit cum splenduerit in vitro color ejus , etc.»

Aristote, dans un écrit publié l'an 384 avant J.-C. , parle du verre et cherche à expliquer sa transparence.

Quatorze ans plus tard, en 370, Théophraste cite des verreries situées à l'embouchure du fleuve Bélus , ce qui n'a rien d'étonnant, car les Phéni-

ciens étaient le peuple le plus industrieux de

toute l'antiq uité, et avaient pour ainsi dire sous la main le sable et le natron nécessaires. Les Égyptiens connaissaient aussi dès l'anti-

l'on a trouvées sur plusieurs momies venant des catacombes de Thèbes et de Memphis.

Plus tard, sous les empereurs, il s'éleva près d'Alexandrie des verreries qui devinrent très-célèbres, et couvrirent l'Italie de leurs produits. Les Romains connaissaient les verres plus de deux siècles avant J.-C.; cependant ce ne fut que sous Néron que fut établie à Rome la première

verrerie, encore ne produisait-elle que de méchants verres à boire. Les verres fins étaient encore

tellement chers à cette époque, que l'empereur Néron paya plus de 4000 francs de notre monnaie pour une couple de belles tasses en verre. Sous

Alexandre Sévère, l'an 210 après J.-C., le nombre des verriers s'était tellement augmenté à Rome, qu'on crut devoir les consigner dans un quartier particulier de la ville.

Venise, au moyen âge, se distingua bientôt par ses verreries qui furent reléguées, en 1291, à deux lieues de la ville, dans la presqu'Île de Murano, dont le nom devint bientôt célèbre. C'est,

dit-on, dans cet endroit que furent fabriquées les premières glaces soufflées.

A cette époque, la Bohême était la plus industrieuse et la plus riche contrée de l'Allemagne, à laquelle elle donnait ses empereurs. Ses relations et son commerce avec Venise et l'Italie ne tardèrent pas à y introduire l'art de la verrerie , et l'extrême pureté des matières premières que l'on rencontre en abondance dans les montagnes qui forment une ceinture autour de ce pays, lui assurèrent bientôt, dans ce genre d'industrie,