Annales des Mines (1843, série 4, volume 4)
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762 CIRCULAIRES. sera tenu de munir toute chaudière à vapeur d'un manomètre. Cet appareil devra être à air libre toutes les fois que la pression effective de la vapeur ne s'élèvera pas audessus de quatre atmosphères. Pour ces tensions, la hau-
teur du tube n'est pas assez grande pour présenter des difficultés d'exécution. On devra également employer le manomètre à air libre, quelle que soit la pression effective de la vapeur, quand il s'agira d'une chaudière appartenant à la quatrième catégorie. Comme ces chaudières peuvent être placées dans l'intérieur d'un atelier dépen-
dant d'une maison d'habitation, il importe que l'on redouble de précautions à leur égard. Si le tuyau qui amène la vapeur au manomètre s'embranchait sur une conduite de vapeur, le manomètre donnerait des indications inexactes lorsque la vapeur serait en mouvement dans cette conduite, ce qui pourrait
induire en erreur l'ouvrier qui dirige la machine. L'ordonnance porte, en conséquence, que le tuyau sera adapté directement sur la chaudière.
L'insuffisance d'eau est regardée comme l'une des causes les plus fréquentes des accidents et des explosions. 11 est donc bien essentiel que les chaudières soient convenablement alimentées. Chaque chaudière devra être
munie d'une pompe ou autre appareil alimentaire bien construit et en bon état d'entretien. Afin que l'on puisse, en outre, toujours reconnaître si l'eau, dans la chaudière, est fournie avec régularité et maintenue à son niveau, il est prescrit d'adapter aux chaudières, soit un flotteur qui accuse par son jeu le changement de niveau, soit un tube indicateur en verre,
soit des robinets indicateurs. Chaque chaudière devra de plus être munie d'un flotteur d' alarme , c'est-à-dire disposé de telle sorte que si, par une cause imprévue, l'eau venait à s'abaisser au-des-
sous du niveau déterminé, la vapeur, en s'échappant
aussitôt par l'issue que ce flotteur lui ménage, pût avertir, par le bruit qu'elle produirait , de cet abaissement de l'eau, et suppléer ainsi au défaut d'attention de l'ouvrier. Nos mécaniciens construisent maintenant des instruments
de ce genre, simples et peu coûteux ; leur emploi sera extrêmement utile. Aucun de ces appareils indicateurs n'était prescrit par les anciennes ordonnances; ils étaient seulement rectum,
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mandés par les instructions il convenait de les rendre obligatoires.
Tels sont, avec les soupapes et les manomètres, les moyens de sûreté les plus efficaces connus jusqu'à ce jour. Si plus tard on vient à en découvrir d'autres qui leur soient préférables, un nouveau règlement pourra les prescrire ; mais ceux que l'on exige ici sont d'une utilité incontestable , et, employés avec soin, ils préviendront les dangers qui auraient certainement lieu sans ces précautions. L'ordonnance comprend les machines à vapeur locomobiles et locomotives, en leur appliquant, sauf les modifications nécessaires, les dispositions relatives aux autres machines à vapeur. Les machines locomobiles sont celles qui peuvent être à - transportées d'un lieu à un autre pour fonctionner chaque station et servir à divers usages. Il est interdit de s'en servir à moins de cent mètres de distance d'un bâtiment quelconque, sans une autorisation spéciale du maire de la commune. En cas de refus du maire, les parties pourront se pourvoir devant le préfet. Lorsque la chaudière sera construite suivant un système tubulaire, elle pourra n'être éprouvée que sous une pression double de la pression effective. Les tubes n'ayant dans ces sortes de chaudières qu'un petit diamètre qui rend leur é'crasement moins fréquent et surtout moins dangereux, cette épreuve est suffisante. D'ailleurs d'après le grand nombre de joints qu'elles présentent. elles pourraient être endommagées en subissant une pression d'épreuve trop forte. On pourra aussi, quelle que soit la tension de la vapeur dans ces chaudières, remplacer le manomètre à air libre, qui serait ici incommode, par le manomètre à air comprimé, ou bien par un thermomanomètre , c'est-àdire par un thermomètre à mercure, dont la tige, au lieu d'être graduée comme dans les thermomètres ordinaires, est divisée en atmosphères d'après les températures correspondantes aux pressions qu'exerce la vapeur d'eau à son maximum de densité, et qui accuse ainsi la tension de la vapeur dans la chaudière. Les chaudières tubulaires des machines locomotives continueront d'être éprouvées sous une pression double