Annales des Mines (1844, série 4, volume 5)
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RECHERCHES SUR LA COMPOSITION DES GAZ
gène combinée dans le gaz, et rapportée à un volume constant d'azote, éprouve de variations no-
tables. On voit que l'acide carbonique, premier produit de la combustion, ne se change ici que partiellement en oxyde de carbone. Dans l'analyse no , c'est à peine si le quart de l'acide carbonique a éprouvé cette transformation. Dans l'analyse le 2, qui correspond à la plus grande proportion d'oxyde de carbone, il n'y a pas tout à fait la moitié de l'acide carbonique changée en oxyde
de. carbone. On concevra facilement comment il peut se faire qu'à la sortie du cubilot le mélange des deux oxydes gazeux du carbone ait lieu dans une proportion relative variable entre certaines limites. En comparant la composition des gaz des cubi-
lots à celle des gaz pris dans la région inferieure
des hauts-fourneaux, oh arrive à des résultats théoriques assez importants. Dans le cubilot, on -voit que l'oxygène de l'air, après avoir traversé une hauteur de 2-,30 de coke et de fonte, est bien
loin d'être saturé de carbone. Dans les hautsfourneaux au coke , la transformation de l'oxygène de l'air en oxyde de carbone est complète
DES FOYERS MÉTALLURGIQUES, ETC.
Le maximum d'effet utile du combustible,
dans le cubilot, correspondrait évidemment à la transformation de l'oxygène de l'air en acide carbonique seulement. On éviterait ainsi la perte de combustible et l'absorption de chaleur latente qui résultent de la formation de l'oxyde de carbone. On ne parvient jamais, à ce qu'il parait, à ce résultat limite, puisque les gaz des cubilots sont toujours inflammables à l'air libre, mais il y a des moments, comme celui correspondant à l'analyse n° i , oà la proportion d'oxyde de carbone formée est très-peu considérable. Qn emploie également le charbon de bois dans les cubilots pour refondre la fonte, mais on a toujours trouvé une consommation beaucoup plus considérable que dans l'emploi du coke. Ainsi, d'après M. Karsten C) , on consomme, clans diverses usines d'Allemagne, 6o à 8o kil, de charbon de pin-sylvestre pour refondre ioo de fonte. Ce résultat est bien remarquable, si on le cornpare à ce qui se passe dans le haut-fourneau. Ici, il faut deux fois plus de coke que de charbon de
bois pour obtenir la même quantité de fonte,
,dans l'ouvrage à 4o ou 5o centimètres au plus de la tuyère. Cette différence me parait devoir être attribuée à ce que la température du combustible, dans le haut-fourneau, est beaucoup plus élevée que dans le cubilot. Dans ce dernier fourneau, les charges descendent rapidement, la fonte absorbe, pour s'échauffer et se fondre, une grande quantité
tandis que c'est tout le contraire dans le cubilot. Mais ce résultat, tout singulier qu'il paraisse au premier abord, s'explique naturellement par les notions que nous avons sur la combustibilité relative des différentes espèces de charbon. Le coke transformant moins rapidement l'acide carbonique en oxyde de carbone que le charbon de bois,
de chaleur, et on conçoit que le coke ne soit pas encore arrivé, à peu de distance de la tuyère. au degré
il est bien clair que les gaz des cubilots au charbon
de température nécessaire pour la production de l'oxyde de carbone, et qu'il ne puisse se former qu'une quantité peu considérable de ce gaz.
de bois contiendront beaucoup plus d'oxyde de (") Manuel de la métallurgie du fer, t. 2, p. 318; traduction par M. Culmann.