Annales des Mines (1844, série 4, volume 5)
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MÉMOIRE SUR LES LIGNITES
M. Diday, dans ses essais de laboratoire, a reconnu que les lignites des moulières étaient solubles dans les alcalis; ils paraissent jouir d'une partie des propriétés de l'acide ulmique. L'acide almique, si abondant dans les tourbes, est le résultat de l'altération de tous les combustibles minéraux , lignite, houille et anthracite. Tous passent ainsi, dans leurs affleurements altérés , de l'aspect noir foncé éclatant qui Caractérise le com-
bustible minéral bien conservé, au faciès brunâtre qui signale la terre d'ombre , le braunkolhe et l'acide ulmique. L'acide n'inique étant le vrai principe du terreau, il découle de ce qui précède cette importante conséquence, que tous les combustibles minéraux peuvent, par l'action de l'air et de l'eau, se changer en terreau. Après avoir décrit les caractères généraux du gisement des lignites exploités dans la vallée de l'Arc , nous allons indiquer les circonstances que présente ce terrain dans les diverses parties du même bassin.
Flanc méridional de la vallée de l'Arc. Les affleurements des couches exploitées se montrent d'une manière continue depuis le haut
de la vallée de l'Arc, dans la partie sud de la concession de Tretz, jusqu'à Gardanne et à la Malle, sur la route royale d'Aix à Marseille. Les couches gardent toujours le plongement vers le nord, seulement elles s'infléchissent à l'ouest , 'dans le passage du col de Saint-Savournin , où elles se joignent aux couches, tertiaires de la vallée de l'Huveaune. De Gardanne à la Malle le plongement est croissant , jusqu'à ce que les couches soient devenues presque verticales à la Malle.
DES BOUCHES-DU-RHÔNE.
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A l'ouest de la Malle, entre Plan de campagne et l'Assassin , la dislocation n'a pas brisé les couches, mais elles ont été courbées en dos d'âne avec une pente vers le sud , d'où elles semblent aller butter contre les terrains crétacés et jurassiques, et avec- une autre pente au nord, elles se déve-
loppent dans la vallée. Plus à l'ouest, après les Pennes, et de Gignac à Marignane, on voit les bancs supérieurs du système plonger au nord avec un angle de in à 22°; malheureusement la terre végétale recouvre toutes les parties où pourraient apparaître les affleurements de lignites ; mais on reconnaît très-bien les bancs de calcaires
siliceux avec grosses oolites, qui servent de repères, soit à Tretz , soit à Marignane, aux bancs de grès calcaire qui terminent la zone carbonifère. Entre les strates de calcaires siliceux du Pas-duLancier et les couches de grès qui se montrent sur
la grande route de Gignac à Martigues, le système des couches de lignites exploitées à Fuveau doit exister; puisqu'il y a là le dessous et le dessus du système, la partie intermédiaire doit très-probablement aussi se présenter. Il n'y a pas eu cessation de la formation, puisque plus loin, à Martignac, une portion de cette masse intermédiaire située au-dessus du grès vert se présente encore.
Il n'y a pas eu non plus rupture et destruction, car l'intervalle couvert de la terre végétale offre assez de largeur pour contenir la tranche des bancs cachés, sans doute par le remblai du vallon.
Il est donc probable que des sondages et des recherches par tranchées et puits seraient couronnés de succès, si on les dirigeait habilement dans le vallon du IVIerlançon , au sud de Marignane et aux environs des Pennes.