Annales des Mines (1844, série 4, volume 5)
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MÉMOIRE SUR LES LIGNITES
ploratoire n'a permis de reconnaître en cet endroit la couche- de combustible dont les calcaires bitumineux et quelques débris charbonneux font présumer l'existence. Les calcaires bitumineux sont imprégnés de cyclades et d'autres coquilles d'eau douce. Au-dessus des calcaires bitumineux inférieurs se présente une longue série de poudingues et de marnes. rouges qui ne s'arrêtent que sous les calcaires à paludines et à concrétions frileuses, qui couronnent les hauteurs de la Viste , des Olives et de Saint-Marcel , et forment une série lacustre
correspondante aux terrains de mollasse de la vallée de l'Arc et de la Durance.
Dans la partie inférieure du terrain que nous venons de décrire, on trouve un dépôt gypseux qui rappelle completement la formation des gypses des environs d'Aix , de Manosque et d'Apt , accolée aux lignites tertiaires moyens.
Dans les environs de Marseille, ce dépôt gypseux se montre aux quartiers des Camoins et de la
Valentine. Le mélange avec le gypse d'une proportion notable de carbonate de chaux , les calcaires bitumineux 'qui encaissent le gypse, les veinules de soufre qui s'intercallent dans le dépôt gypseux, la nature des débris de végétaux et d'animaux qui signalent ce sédiment , rapprochent, le gypse des Camoins de ceux d'Aix , de Manosque et de Sicile. L'eau qui lessive cette masse de terrains sulfureux jouit des propriétés médicinales que communique le soufre ; pour la Mettre à profit, on a fondé un établissement de bains où. l'eau sulfureuse est chauffée par un appareil dont
DES BOUCHES-DU-RHÔNE.
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les bains d'Uriage à Grenoble, ont offert le premier modèle. Le groupe de terrains tertiaires que surmonte le gypse ne présente pas comme à Aix , Manosque et Apt, Vénasque et Vaucluse, la grande formation de la mollasse; mais dans le bassin de Marseille,
la mollasse est remplacée par des grès, des poudingues, des sables, des calcaires bitumineux et schistoïdes, et des bancs de calcaires épais et concrétionnés qui sont surtout caractérisés par des coquilles lacustres telles que les paludines et des végétaux rapprochés de notre Age , tels que pali. niers,. chctincerops , etc. Les marnes du système ont été traversées par des sondages artésiens sur plus de noo mètres de profondeur, sans atteindre la limite des marnes. Les grès, plus ou moins argileux, qui sont enfermés dans ces marnes, ont offert quelques faibles
nappes d'eaux artésiennes. Les grès, les calcaires compactes , concrétionnés et tufacés, .comprennent l'extrémité supérieure de cette formation , et couronnent les sommités des plateaux de la Viste et des Olives. On les retrouve en masses tufacées entre Auriol" et Roquevaire.
L'époque qui a succédé à la formation de la mollasse marine d'Aix et du dépôt d'eau douce de Marseille a été suivie de catastrophes qui ont en-
tièrement changé l'état des lieux et disloqué les couches. La mer a été repoussée loin de la ville d'Aix , tandis que les eaux marines se sont frayé une large ouverture jusque dans le lac de Marseille. Les bancs de l'étage de mollasse marine d'Aix et ceux de la formation d'eau douce de Mar-
seille ont été simultanément disloqués et portés