Annales des Mines (1844, série 4, volume 5)
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MÉMOIRE SUE LES LIGNITES.
DES BOUCHES-DU-RHÔNE.
console bien ceux qui pensent avec souci aux pro-
rieure des couches a-t-elle été attaquée. La plus profonde des exploitations, celle du grand puits de Faveau, n'a atteint que 13o mètres; partout ailleurs , les puits d'extraction sont au-dessous de ioo mètres de profondeur verticale. Il y a donc là un dépôt à peine effleuré, et son étendue est telle , que si les prévisions de la science sont confirmées, on pourrait, en doublant l'extraction actuelle, la prolonger pendant 3,75o ans. Ainsi, le dépôt tertiaire de la vallée de l'Arc offre un amas de matières bitumineuses comparable aux masses charbonneuses, que l'on croyait exclusivement appartenir aux bassins houillers. Peut-être qu'averti par cet exemple remarquable, on prêtera à l'avenir plus d'attention aux gisements analogues que paraît offrir le midi de l'Europe, et peut-être même l'Afrique. Sous le rapport scientifique, les faits nouveaux que présentent les combustibles des Bouches-duRhône sont d'une assez grande portée. On y voit, dans le système des lignites du jais, un dépôt bitumineux qui semble lier la craie et le terrain tertiaire, soit par le mélange des fos-
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grès effrayants de nos besoins en combustible. Aurait-on songé, lorsque, vers 1760, on faisait les premiers essais de l'application de ces lignites aux foyers des fabriques de savon de Marseille,
que bientôt ces lignites pourraient remplacer complétement le bois dont on achevait de dépouiller nos collines ? Vers 1-8 o et 1812 , l'extraction atteignit 200.0GO quintaux métriques ; en 1827 , elle arriva à 5oo.000 quintaux métriques. Depuis cette époque, elle a flotté entre 400.000 et 600.000 quintaux métriq. Des fours à . chaux, uniquement alimentés par les mauvais lignites, se multiplient- et tendront à accroître cette consommation. Mais c'est surtout dans les verre--
ries que le lignite devrait être appliqué en remplacement de ces masses de pins qu'elles absorbent encore. MM. Armand ont fait essayer, avec un 'plein suecès , leur lignite du grand puits de Fuveau sur les bateaux à tapeur. L'avantage de produire une flamme plus allongée , moins destructrice des grilles, et de développer encore les quatre cinquièmes du calorique engendré par la bonne.
houille anglaise commence à être apprécié.
Dans les expériences faites en 1832 , à l'arsenal de Toulon, par M. Mimerel et par nous, l'effet utile du lignite de -niveau a atteint 5,20 , tandis
que la bonne houille du Vigan ne produisait que 5,27. Ainsi , le meilleur lignite tertiaire de niveau a une valeur industrielle à peu près égale à celle de la houille ordinaire. L'étendue de ce gisement et son avenir n'ont pas moins d'importance
que la qualité de lignite. A peine la partie supé-
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siles , soit par le passage des couches.
On est amené à voir dans le terrain à lignite de
Fuveau le représentant de l'argile plastique de Paris, tandis que le terrain tertiaire moyen serait représenté par les terrains à gypse et lignite d'Aix, de Manosque et de Marseille, évidemment superposés au système de Fuveau. La puissance et les caractères minéralogiques de ces sédiments tertiaires démontrent que la pro-
fondeur des bassins a grandement influé sur la texture et les caractères extérieurs des dépôts;
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