Annales des Mines (1844, série 4, volume 5)
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5oô
FABRICATION ET EMPLOI
sous un angle trop aigu. Les câbles sont ordinairement expédiés de la fabrique, roulés en botte circulaire comme les cordes en chanvre ; on doit en les déployant se garder de tirer le bout libre. Le câble en fil de fer étant moins souple qu'une
corde en chanvre, au lieu de se déployer, formerait un noeud et casserait bientôt en ce point.
Ce qu'il y a de mieux à faire est de dévider lé câble sur un tambour horizontal d'environ im ou im,5o de diamètre ; toutes les fois que pour une opération quelconque on sera obligé de développer
une certaine longueur de câble, il faudra l'enrouler sur ce tambour ou le filer tout droit et jamais le plier circulairement comme on le fait pour les cordes en chanvre, sur les bateaux, par exemple. On évitera de le laisser tomber, ou de lui
faire éprouver un choc qui altérerait sa ténacité les secousses , les tractions brusques, les frottements rudes ne lui seraient pas moins nuisibles. Afin de le garantir de l'oxydation , ont doit le tenir toujours bien graissé , surtout si les eaux des mines sont acides ; on peut se servir avec avantage de la inuciline, préparation plus économique que la graisse et qui préserve parfaitement les fils de fer.
Réparations. Dans l'usage on veillera attentivement à l'état du câble ; si on s'aperçoit qu'un fil soit rompu , on surveillera plus exactement encore cet endroit ; si plusieurs fils ont cassé , il ne faudra pas hésiter à faire une épissure. Lorsqu'on aura été dans cette obligation toujours fâcheuse, on examinera souvent l'état de l'épissure,
car jamais elle n'offre la même solidité que le câble; il faut la renouveler dès qu'on s'est aperçu que quelques fils ont cassé. On a essayé de faire des épissures en réunissant
DES CABLES EN FIL DE FER.
5or les deux bouts par un anneau de fer; ce système
offre l'inconvénient de faire sortir le câble de la gorge des molettes et d'être peu solide : le mode suivant a été employé avec avantage. On décorde chaque bout du câble sur une longueur de im environ; on rapproche les deux extrémités en entrecroisant les torons , et on les serre à leur jonc-
tion (fig r, Pl. XI) par un anneau de fer NI fermé à froid (fig. 2 ) ; on replie les torons sur cet anneau de fer de manière à les faire revenir sur le câble auquel ils appartiennent ; à om,6o de l'anneau M .
qui doit former le milieu de l'épissure, on met
de chaque côté un anneau senablableE embrassant à la fois le câble et les torons repliés : on défait
alors les bouts libres des torons, et on replie les fils un à un sur les anneaux E ( fig. 4) à omoo de E , on place de chaque côté un nouvel anneau G qui serre les fils contre le câble et sur lequel on les replie encore une fois. Entre G et M on met
deux ou trois anneaux N pour consolider l'épissure et maintenir les torons serrés sur le câble (fig. 5). Cette épissure n'augmente pas beaucoup la grosseur du câble et ne détruit pas trop sa souplesse ; pourtant, comme nous l'avons dit, elle offre une résistance bien inférieure ; les fils cassent ordinai-
rement sur l'anneau central ou ceux des extrémités; ces endroits étant apparents, on peut s'en apercevoir de suite et refaire à temps l'épissure. Lorsque le câble a rompu par suite d'un accident fortuit, l'épissure est assez solide; mais sa durée ne dépasse guères un mois. Si le câble a cassé par l'usure, les ruptures deviennent fréquentes , et il vaut mieux l'abandonner que courir le risque d'un accident. ,; Le point où un câble en bon état offre le moins