Annales des Mines (1844, série 4, volume 6)
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ESSAI SUR LA CLASSIFICATION
La couzéranite est un silicate de bases alcalines
et terreuses qui a été observé pour la première fois par M. de Charpentier et que les recherches faites par M. Dufrénoy sur sa composition ont caractérisé comme une espèce nouvelle. Ce minéral est assez commun dans les Pyrénées et n'a été cité
nulle part ailleurs : on le rencontre sur presque toute l'étendue de la bande de calcaire liassique qui se prolonge depuis la vallée de Vicdessos jusqu'à l'ouest de Seix; on le rencontre aussi quelquefois sur la ligne de contact du granite et du calcaire crétacé, ainsi dans la vallée de l'Agly (Pyrénées orientales). On ne peut douter que la cris-
tallisation de ce minéral ne soit le résultat. d'un phénomène de métamorphisme, car j'ai recueilli aux environs de Vicdessos une coquille fossile dans du calcaire tout rempli de cristaux de couzéranite.
La présence de l'albite au milieu du calcaire doit paraître anomale, je ne l'ai observée qu'en un endroit, c'est dans le calcaire de Rancié ; on y voit près l'entrée des mines beaucoup de cristaux blanchâtres, qui offrent les caractères et l'hémitropie de l'albite et qui sont accompagnés de chaux carbonatée lamelleuse, de fer spathique, de fer oligiste et de pyrite de fer. La position de l'albite dans le calcaire et son association avec le gîte de Rancié montrent que la production de cet
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amas est en rapport avec des actions ignées. Un des cas de métamorphisme les plus remarExemples de transforma- quables que puisse présenter le calcaire, c'est la tion du calcaire en dolomie au transformation qu'il a éprouvée pour passer à l'évoisinage de roches granitiques. tat de dolomie. Les Pyrénées en offrent des exem-
ples assez remarquables qui, je crois, n'ont pas encore été signalés; je vais ajouter ici quelques
DU TERRAIN DE TRANSITION DES PYRÉNEES.
mots à ce que j'ai déjà dit relativement aux dolomies qui tapissent les parois de la dépression cratériforme, située entre le porL de Vénasque, Maladetta et le massif de Crabioules. J'ai dessiné un peu au-dessous de l'hôpital de Vénasque une
vue du flanc gauche de la vallée de l'Essera (fig. 8, Pl. II), qui représente une succession d'assises schisteuses et calcaires, et c'est au milieu de ces der -
fières que se montre la dolomie, formant çà et là de petites protubérances dont le contour est
très-irrégulier. Sur la flanc gauche du port de Vénasque, que l'on franchit pour aller de Vénasque à Bagnères-de-Luchon, on peut étudier tout à son aise et le marteau à la main la disposition qu'affecte la dolomie. J'ai indiqué dans lafig. 9 , la forme singulière des tubercules dolomitiques. et la manière dont ils sont enchassés entre les couches Calcaires; l'on peut aussi remarquer dans la fig. In, PI. II, que les couches calcaires sont contournées autour de la dolomie. Il est clair, à la vue de cette disposition, que la substance dolomitique a été formée après coup, et qu'il y a eu injection à la manière des filons à travers les couches qui sont ici presque verticales, et qui ont été forcées de prendre un certain écar-
tement; on voit même, comme c'est indiqué dans la fi,b b, fragments de la roche encaissante, qui sont restés en partie à l'état de calcaire et enchâssés au milieu de la dolomie. Cette roche a conservé en certains endroits quelques indices de
stratification dans le même sens que le calcaire; elle est grise ou d'un gris-bleuâtre, mais elle prend une teinte d'un gris-jaunâtre à la surface; elle est formée de lames entrecroisées , présente beaucoup de druses tapissées à l'intérieur de cris