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GISEMENT DU SEL GEMME

mée parl'action d'une force soulevante, qui aurait ployé les couches du terrain jusqu'à produire leur upture , en écartant assez les lèvres de la crevasse,

de la fa. ille, pour faire affleurer dans le fond les couches du groupe keupérien , et donner ainsi

naissance ( suivant que l'a formulé M. Thurmann (1) ) à une courbe ou vallée keupérienne et liasique, encaissée par deux épaulements oolitiques. C'est là ce que cet habile observateur appelle un soulèvement du troisième ordre. Ici le plan dans lequel se serait produit le soulèvement serait dirigé sur le N.E. - S. O. environ. L'existence d'une faille àSalins , révélée, comme on vient de le voir, par l'étude des formes géographiques, était indiquée apriori par les sources salées qu'on y exploite depuis un temps immé-

morial, et ce dernier fait complète l'indication de l'accident, en montrant que la faille doit s'étendre à travers toute l'épaisseur des marnes irisées, jusqu'au sel gernme au moins. Les premières couches que l'on voit affleurer

dans le fond de la gorge appartiennent, comme

je l'ai déjà dit, à la dolomie et au gypse. Le rocher du puits de la saline, dit le puits a Ili uire , qui a 18 mètres environ de profondeur en contrebas du sol naturel, consiste en une dolomie jaune grisâtre, qui se délite assez facilement là où elle est en contact avec l'air ; mais les fouilles que j'ai eu occasion de faire faire ont montré, à 2 mètres au-dessous du pavé, un banc fort résistant à l'action du pic : c'est une dolomie quartzifère passant au grès. Des fentes à peu près verticales et (1) Essai sur les soulèvements jurassiques de Porrentruy.

DANS LE DÉPARTEMENT DU JUBA.

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remplies de marne grise ou rougeâtre traversent

le rocher, et c'est de ces fentes que sortent les sources salées.

Le gypse est à nu au fond du puits dit à Gray, dont le niveau est un peu plus élevé que celui du puits à Muire. C'est un albâtre blanc magnifique;

mais le gypse, qui fait l'objet des nombreuses exploitations ouvertes dans les environs de Salins, se trouve à un niveau supérieur, en pleine côte.

Ici, de même qu'en Lorraine, les amas gypseux présentent cette circonstance qu'ilssont le plus

souvent indiqués par des gibbosités qui se manifestent à la surface du sol, et que les couches de marnes qui les recouvrent se moulent sur leurs contours comme si ces amas avaient' été poussés de bas en haut après le dépôt des marnes. J'avais d'ailleurs signalé, dès 1822, cette stratification courbée en arceaux des couches qui recouvrent le gypse à Saint-Léger-sur-Dheune (Saône-et-Loire), ainsi qu'à Vic ( Meurthe). Le gypse est en,-général d'autant plus blanc qu'on s'élève davantage; mais il présente d'ailleurs beaucoup de variétés de couleurs. Une de ces variétés est d'un rouge

de vermillon très-intense comme le olyalithe rouge des mines de sel de la Meurthe. Ce n'est point du gypse -pur, mais plutôt une réunion de lamelles de chaux sulfatée dans une argile rouge. Au-dessus des gypsières de Boisset , hameau situé au S. E. de Salins, j'ai observé le grès argileux, micacé , schistoïde ( psammite) , qui est habituel à cette hauteur. dans les marnes irisées. C'est aussi à ce niveau qu'il se trouve souvent du combusti-

ble. On n'en indique pas à Salins même; mais il en a été rencontré une couche près de Marnoz,