Annales des Mines (1844, série 4, volume 6)
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EXPLOITATION PAR ÉBOULEMENTS
productive? Non, la méthode par éboulement, ne diffère sur ce point de la méthode par remblais,
qu'en ce qu'elle emploie aux remblais intérieurs une matière stérile, prise dans la mine, et qui ne coûte rien, au lieu que la méthode par remblais y Infiltration des eaux.
Incendies.
emploie avec frais la meilleure terre de la surface. L'objection de l'infiltration des eaux est un peu
plus réelle que la précédente ; cependant il est à remarquer que les dépilages, quand il ne se font pas au-dessous des rivières ou des eaux accumulées, n'occasionnent pas à Blanzy une grande infiltration; quand une mine est ancienne déjà sans qu'il s'y fasse de dépilage, elle finit par tarir les sources sous lesquelles elle passe. Ill ne peut donc y avoir que les eaux pluviales dans les moments d'orage, qui pourraient pénétrer dans la mine par les éboulements des dépilages. Or, il est facile de se garantir de ces eaux, qui ne sont qu'accidentelles, en entourant de fossésles partieséboulées, et en leur donnant un écoulement d'un autre côté ; d'ailleurs, cette quantité d'eau étant généralement petite, on ne doit pas s'en effrayer, quand on a à sa disposition de fortes machines d'épuisement, sans lesquelles l'exploitation des mines est désormais impossible. La provocation aux incendies qu'on pourrait reprocher à cette méthode, est le seul inconvénient qui rue paraisse tout à l'ait inhérent à son emploi dans les mines de houille; cependant je crois qu'on peut l'éviter, ainsi que cela a eu lieu au puits
des Communautés, aux deux puits de Lucie, et dans toutes les mines de Montmaillot et des P orrots , où toute l'exploitation est faite par éboulement, en faisant le dépouillement complet et en circonscrivant les éboulements dans d'étroites li-
DES MINES DE ROUILLE DE IILANZY.
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mites, c'est-à-dire en faisant ébouler le toit aussi vite que possible, afin qu'il ne s'écrase pas tout à
coup sur de grandes surfaces, et si ce n'est au Montceau où la couche, souvent tranchée et rejet-
tée par des failles, est très-sujette à des 'mouvements de masse, et où le charbon est très-inflammable, le feu ne s'est jusqu'ici manifesté dans aucune des mines de Blanzy ; d'ailleurs il est facile,
comme nous l'avons vu, de s'en garantir et, sans beaucoup de perte, en préparant les travaux convenablement, et en faisant les dépilages avec prudence; et il serait possible qu'avec les précautions indiquées lors du dépilage, et avec un dépouille-
ment complet et des éboulements de peu de développement le feu ne fût pas la conséquence de l'emploi de cette méthode plus que de toute autre; car toutes les mines puissantes que je connais, quel que soit leur mode d'exploitation,
sont incendiées, même celles du Creuzot et de Montchanin , où la méthode des remblais est plus particulièrement employée : ainsi les mines de Decazeville , de Commentry , de Rive-de-Gier
et de Saint-Etienne, sont en feu du moment que leur exploitation a une longue durée, quel que soit le mode de dépouillement qui soit appliqué.
En résumé, on s'est très-bien trouvé à Blanzy de la méthode par éboulements et par tranches successives de haut en bas qui y a été appliquée dès l'année 1837, et qui, en continuant de l'être sans interruption depuis, s'y est naturalisée et est devenue tout à fait spéciale à ces mines dont l'aménagement , l'économie et la prospérité dépendent pour ainsi dire de son emploi bien entendu. Cetteméthode est la seule applicable à toute puis-
sance, à toute inclinaison, et à toute profondeur; 2I Torne VI, 1844.