Annales des Mines (1844, série 4, volume 6)
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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE 314 furent mises en navigation sur le haut Rhône, en
DU BATEAU LE LAVARET.
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laquelle indication se trouvait tout à fait en rap-
1843. Les propriétaires du bateau avaient de-
port avec la surcharge reconnue des soupapes.
mandé d'abord que la tension normale fût fixée à 4 atmosphères, mais l'épreuve correspondant à ce degré de tension n'avait pu réussir, et les chaudières n'avaient réellement été éprouvées et n'a-
trois robinets, indicateurs du niveau de l'eau intérieure, placés à l'avant au-dessus du foyer et sur
vaient dû être timbrées que pour une pression normale de 3 1/2 atmosphères. Depuis lors ces chaudières déjà fatiguées et détériorées en plusieurs endroits, avaient subi des réparations importantes : ainsi le coffre de l'une avait été refait presque à neuf; dans l'autre un fer d'angle avait été placé pour assujettir plus solidement le magasin de vapeur au cylindre enveloppe; mais tous ces changements avaient eu lieu sans que l'épreuve légale ait été renouvelée. Les poids que portaient les soupapes, lorsque le bateau a été visité au port de la gare, correspondaient pour quatre d'entre elles, placées sur les magasins de vapeur à une tension intérieure de 4 1/4 atmosphères ; et pour la cinquième, placée sur le tuyau de. communication, à une tension in-
térieure de 4 1/2 atmosphères ; il y avait donc
surcharge réelle, sans préjudice de celle que l'on a pu produire accidentellement dans le cours du
Chaque chaudière était en outre pourvue de la plaque joignant l'enveloppe et le coffre : des tubes en cristal en bon état, et qui n'ont pas été fracturés lors de l'accident, servaient encore au même usage. Enfin les pompes alimentaires au nombre de deux, une pour chaque chaudière, paraissent en bon état, et elles étaient susceptibles de fournir un volume beaucoup plus que suffisant pour l'alimentation. Voici maintenant quel était l'état de l'appareil générateur après l'accident. La chaudière de tribord ne présentait aucune fuite ni altération de forme : la chaudière de babord avait seule été rompue. Les circonstances de cette rupture sont fidèle-
ment représentées sur le dessin, Pl. X, et l'on voit comment la surface au - dessus du coffre supérieur au foyer s'est écrasée et déformée sous l'action de la pression intérieure. A l'endroit de la plus grande déformation, l'écrou exté-
voyage.
rieur qui reliait au coffre l'un des tirants a été chassé. Le tirant placé dans une position symé-
tion satisfaisante ; mais la graduation était vicieuse, en ce sens qu'elle ne tenait pas compte de la pres-
trique a mieux résisté; mais la surface supérieure du cylindre enveloppant a été entraînée par la déformation du coffre, et une déchirure de plus de 3 décimètres de longueur s'est produite à la jonc-
Un manomètre était adapté à l'appareil générateur; il était à air comprimé et d'une construcsion atmosphérique, de telle sorte que lorsque le mercure indiquait 3 1/2 atmosphères, c'était en réalité 4 1/2 atmosphères qu'il aurait fallu lire. Or, d'après le témoignage de l'un des chauffeurs, le manomètre indiquait souvent 3 1/2 atmosphères,
tion du magasin de vapeur avec le corps de la chaudière. C'est par cette déchirure et par l'ouverture due à l'expulsion de l'écrou du tirant que se sont échappées la vapeur et l'eau bouillante.