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EXPLOSION DE LA CHAUDIÈRE

une fente irrégulièrement dirigée suivant l'arête de l'angle et les centres des trous de rivets dans la partie concave. Quelle a été maintenant la cause de cette rupture? On ne saurait, en présence du témoignage formel du mécanicien et du chauffeur, faire intervenir ici la circonstance de la production instantanée d'une niasse considérable de vapeur, déterminée par un trop grand abaissement du niveau de l'eau intérieure, et il doit être cette fois encore bien établi que ce nouvel accident est dû à la continuité d'une pression intérieure plus forte que ne

le comportait le mode de construction de la chaudière. Les charges qui nous ont été représentées comme pesant sur les soupapes de sûreté ne laissent aucun doute à cet égard.

Ces soupapes sont au nombre de trois. Deux d'entre elles ont un diamètre de 65 millimètres, et elles étaient chargées de poids de 14k,5 et 13 kil, placés aux extrémités de leviers dans lesquels le rapport des bras était de 5/39. L'autre soupape avait un diamètre de io5 millimètres, et elle était chargée d'un poids de 35 kilog. placé à l'extrémité d'un levier, dans lequel le rapport des bras était de 10/59. La tension correspondante à ces poids était au moins de 4 1/2 atmosphères pour les deux premières soupapes, et si l'on tenait compte du poids de la grande soupape et de celui

du levier, l'on trouve que la charge répondait à une tension intérieure d'environ 4 atmosphères. Telles sont les pressions minima que devait avoir la vapeur. Or, l'arrêté qui autorise la naviga-

tion de ce bateau, stipulait formellement que la pression intérieure ne dépasserait pas 3 atmo-

DU BATEAU LE ZÉPHIR.

323 phères , et il était formellement mentionné dans

l'un des articles que si l'on conservait les deux

soupapes de 65 millimètres dont les leviers avaient des longueurs de bras dans le rapport de 5/39, les poids appliqués aux extrémités des leviers ne dépasseraient pas 7,80 kil. Le fait d'une forte surcharge est ainsi bien nianifeste, et elle était si bien préméditée, que l'un des poids placés à l'extrémité du levier avait été

fortement augmenté par l'addition d'une rondelle en plomb pesant deux kilogrammes, et qui avait été clouée à sa partie inférieure. Il importe de remarquer ici que de pareilles surcharges constituent la contravention la plus grave dont puissent se rendre coupables des compagnies de bateaux à vapeur. Une chaudière pourra

bien, à diverses reprises et par rares intermittences, supporter des pressions extraordinaires pour lesquelles elle n'a pas été faite, mais pour peu que ce fait se produise fréquemment et d'une manière continue, la tendance du métal à se déformer et à se rompre deviendra prépondérante, et les plus terribles accidents viendront à se produire. Dans le cas de la chaudière du Zéphyr, l'écrasement et la déformation de la surface concave intérieure était chose d'autant plus imminente, que du côté du foyer, où s'est produite la rupture, aucun tirant ne reliait entre elles la surface intérieure et l'enveloppe, et il y a d'autant plus lieu de regarder cette omission comme répréhensible, que des tirants avaient été placés précisément dans le but de prévenir, du côté de l'autre foyer, une déformation de ce genre. Deux autres contraventions sont encore à si-