Annales des Mines (1844, série 4, volume 6)
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40TICE GÉOLOGIQUE
que, car il n'y a point ici de terrain sédimentaire d'un âge bien connu gui, par sa liaison avec le trapp, puisse nous éclairer sué l'époque où celui-ci a fait éruption. On voit que de grandes masses de lave trappéenne se sont épanchées sur des surfaces horizontales et unies pendant une longue période de temps et à diverses époques qui ont dû être séparées par des intervalles de temps 'assez longs pour qu'il ait pu se former entre deux coulées consécutives des dépôts sédimentaires dont l'épaisseur s'élève à une vingtaine de pieds. Cette accumulation successive de laves entremêlées de tuf s'est
produite sur une épaisseur telle que la partie aujourd'hui visible au-dessus de la mer s'élève jus-
qu'à plus de 3.000 pieds; et comme les assises restent à peu près horizontales sur toute cette hauteur, leur inclinaison étant au plus de 4 à 5 degrés, il faut en conclure que les différents
bancs de matière liquide, en se superposant, ont dû atteindre une épaisseur probablement bien supérieure à 3.000 pieds, car cette élévation représente seulement les inégalités ou les différences de niveau qui, depuis l'épanchement de ces roches, ont été produites à leur surface ; soit à l'occasion d'un soulèvement, soit par suite de fentes ou fractures agrandies par la dégradation incessante que causent les eaux de la mer. Origine des (les Féreie et manière dont elles
sont arrivées à leur forme actuelle. Je suis naturellement amené à discuter la manière dont ces îles ont dû se former : à voir de loin la forme conique ou pyramidale de quelques-unes d'entre elles, on pourrait être tenté d'attribuer
leur origine à des éruptions distinctes ; mais
SUR LES ILES FÉRUE.
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quand on examine la régularité avec laquelle se succèdent les assises à peu près horizontales de roche trappéenne, et quand on observe que plusieurs de ces îles sont séparées par des canaux très-étroits, et qu'il y a correspondance des assises sur les deux parois de ces canaux, on reconnaît alors que ces îles ont dû former primitivement un tout, qui s'est ensuite divisé en plusieurs masses, et que quelques-unes de ces masses ont dû être détruites postérieurement. Cette manière de voir est la seule qui permette de concevoir les faits; aussi vient-elle naturellement à l'esprit de tous les géologues qui visitent les Férie : elle a été émise d'abord par M. Mackensie, et M. Forchhammer l'a reproduite plus tard. Voici de quelle manière le phénomène me paraît s'être passé : les ' coulées de lave trappéenne se sont probablement épanchées, ainsi que l'indiquent les lits de tuf, au-dessous des eaux de la mer et sur un fond que l'accumulation de détritus avait dû rendre à peu près horizontal. Alors les coulées successives se se-
ront superposées régulièrement en restant horizontales, et plus tard une action souterraine aura déterminé l'élévation d'une partie de la masse audessus du niveau de la mer; ce relèvement est indiqué par la pente régulière des assises de trapp; comme elles partagent toutes la même inclinaison, depuis le sommet jusqu'au bas des montagnes, il faut en conclure que c'est le résultat d'une action qui les a infléchies postérieurement. L'inclinaison
que prirent alors les assises de trapp n'est pas la même dans toutes les îles : dans celles du N.E. , la pente générale est vers le S.; dans le N. de Stro-
'môe et Osterôe, ainsi qu'a Naalsôe , elle est au S.S.E. ; dans la partie moyenne de Osteriie , elle