Annales des Mines (1844, série 4, volume 6)
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GÉNÉRATEURS DE GAZ 536 à travers une couche épaisse de combustible. L'é-
paisseur de cette couche peut, au reste, être de beaucoup réduite, puisqu'il suffit d'une hauteur de 30 à 4o centimètres de charbon pour trans-
former complétement l'oxygène de l'air en oxyde
de carbone. Pour des combustibles fixes ou ne perdant que peu de produits volatils à la calcination, comme le charbon de bois, le coke ou l'anthracite, il y a évidemment avantage à ce que le générateur soit aceollé au four à réverbère, afin que la chaleur sensible des gaz produits ne se perde pas par les conduites avant leur arrivée au four. Cette quantité de chaleur est considérable : j'ai montré, dons un précédent mémoire , qu'on pouvait évaluer au moins à 5oo ou 600 degrés la tem-
pérature des gaz sortants, en supposant que le combustible arrive d'une manière continue dans ce générateur. Avec le système suivi à Bourguignon de ne charger le combustible qu'a des intervalles de temps éloignés les uns des autres, il est évident que la température propre des gaz sortant du générateur deviendra d'autant plus élevée, qu'on sera plus loin du moment où le chargement du combustible aura eu lieu. Il en résultera ce grand avantage que la température de combustion des gaz s'élèvera de plus en plus à mesure que le fer s'échauffera davantage sur la sole du four.
La température à laquelle on peut atteindre dans le four à gaz de Bourguignon, est beaucoup plus élevée que celle produite dans les fours alimentés par les gaz des hauts-fourneaux, et la
nature des deux combustibles en rend bien raison ; voici en effet leur composition respective.
DES USINES D'AT_IDINCOURT.
537
Gaz du générateur. Gaz des hauts-fourneaux.
Acide carbonique.
(1) .
Oxyde de carbone. Hydrogène Azote
(2)
0,5 33,3 2,8 63,4
23,5 5,8 57,8
100,0
100,0
12,9
Ainsi le gaz du générateur contient 36, p. oio de principes combustibles, tandis que celui du haut-fourneau n'en renferme que _28,3 celui-ci contient en outre, à sa sortie du gueulard , une proportion de vapeur d'elti qui correspond en moyenne aux 12 joo du volume du gaz sec, et la présence de cette vapeur abaisserait beaucoup la température de combustion, si on ne la condensait pas en partie avant de faire arriver les gaz au four. Enfin ceux-ci sont froids en arrivant au four, et on ne peut guère les chauffer à plus de 2000 chaleur perdue, tandis que les gaz du générateur ont une température très-élevée. La comparaison qui précède explique bien les difficultés qu'on a éprouvées et giton éprouve encore pour appliquer d'une manière continue et régulière les gaz des hauts-fourneaux au charbon de bois (3), à l'alimentation des fours à réverbère.
en Moyenne de trois analyses de gaz du générateur
d'Audincourt faites en 1842. Moyenne des analyses de gaz pris au gueulard du fourneau de Clerval.
Les gaz des hauts-fourneaux au coke, .surtout
quand ils sont pris à une certaine distance du gueulard, ont une composition qui se rapproche beaucoup de celle des gaz du générateur. (Voir les analyses des gaz des hauts-fourneaux de Vienne et de Pont-l'Évêque, t. V.)