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100 TRAITEMENT DES MINERAIS D'OR ET D'ARGENT

combiné au tellure, mais ces minerais sont de véritables exceptions. On ne les a rencontrées encore que dans trois localités assez voisines les unes des autres : Nagyag, Offenbanya et Faczebàja, et dans la dernière ils ne forment guère que des ac-

cidents. Par contre, à Offenbànya, et surtout à Nagyàg, la richesse est très-grande. Il est remarquable que ces tellurures, que leur composition différencie si nettement des autres minerais d'or

et d'argent, aient un gisement identique, et Gisement.

que

tout semble indiquer que leur apparition a eu lieu dans les mêmes circonstances. Sauf quelques très-rares exceptions, les filons argentifères et aurifères courent dans des por-

phyres dioritiques (Griinstein porphyr) formés par une pâte verdâtre compacte d'amphibole et de feldspath dans laquelle sont disséminés des cristaux de ces deux substances (la première domine presque toujours). Ces porphyres contiennent accidentellement des cristaux de quartz et passent alors tantôt au porphyre quartzifère quand l'amphibole disparaît, et que la pâte devient argileuse, tantôt au porphyre syénitique , et même à

la syénite, quand le quartz devient abondant et que la pâte disparaît. Ils sont en général durs et résistants comme toutes les roches amphiboliques , mais au voisinage des filons ils sont d'ordinaire à demi décomposés, friables et pénétrés de pyrite. Ce minéral n'y est pas toujours visible, mais sa présence se manifeste par -une teinte ocracée caractéristique que prennent les dé-

bris porphyriques dans les haldes quand ils ont été exposés quelque temps à l'air humide. Les mineurs valaques de Transylvanie ont donné des noms particuliers à ces deux variétés qu'ils ren-

EN HONG-RIE ET EN TRANSYLVANIE.

lOI

contrent à chaque instant dans leurs travaux, et dont la distinction est des plus importantes pour l'exploitation. Ils ont nommé Cz oreszk ou roche sauvage, le porphyre résistant qui toujours est stérile en métaux précieux, et piatra biwa, bonne pierre, le porphyre décomposé et pyriteux qui encaisse les filons.

Les porphyres dioritiques se retrouvent avec les mêmes caractères à Schemnitz , Kremnitz Nagy-banya , Ka pnicli ,dans toute la Transylvanie,

le Banat et la Servie. Ainsi, ils accompagnent les gîtes métallifères sur l'immense développement que présentent la chaîne des Karpathes et ses an-

nexes, depuis Schemnitz jusqu'au cur de la Servie. Les filons cuivreux de la contrée de Neusolh et ceux de haute Hongrie sont les seuls qui ne soient pas en relation avec eux. Sur toute cette étendue ils ont percé des terrains d'âge très-différents. Ainsi, à Schemnitz, ils ont fait éruption au

milieu du terrain de transition modifié, et c'est peut être à leur apparition qu'est dû l'état cristallin des roches stratifiées qu'ils traversent. Dans la contrée de Nagy-bànya et en Transylvanie, ils se sont épanchés au milieu des grès des Karpathes

qu'ils soulèvent et dont ils empâtent des blocs, ce qui prouve clairement que leur éruption est postérieure à l'époque du grès vert. Dans le Banat, on les retrouve au contact du terrain de transition et de masses calcaires dont l'âge n'est pas bien dé-

terminé. Partout leur connexion avec les filons argentifères et cuivreux est évidente, mais elle se manifeste d'une manière très-variée dans les diverses localités ; c'est ce qui rendrait extrêmement intéressante une étude comparative de ces roches et des gîtes métallifères qui les accompa-