Annales des Mines (1845, série 4, volume 7)
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EXPLOSIONS
qui étaient venus s'asseoir devant le foyer pour se chauffer, et qui avaient leurs pieds dans le cendrier, ont été grièvement brûlés par l'eau chaude sortie de la chaudière. Lors de la visite de l'ingénieur, la chaudière était déjà réparée, de sorte que la pièce dont la rupture avait déterminé l'accident n'a pu être visitée. Il résulte de la déclaration des
ouvriers, que le tirant s'est rompu dans l'oeil qui
reçoit la clavette, lorsqu'on a voulu serrer l'écrou E pour remettre en place le fond du bouilleur après la réparation ; ce qui n'aurait certainement pas eu lieu si ce tirant n'eût été déjà fortement endommagé la veille. L'ingénieur a d'ailleurs constaté plusieurs contraventions dont le sieur Biron s'était rendu coupable, et dont les principales sont : une forte surcharge des soupapes, dont les poids correspondaient à une tension de la vapeur de Io atmo-
sphères, double de celle pour laquelle la chaudière avait été autorisée et timbrée';: le mauvais
état du manomètre fermé,, qui, aurait dû être
remplacé par un manomètre à. air libre; la douille ou la bride A avait déjà cédé un mois environ avant l'accident du 10 février : il en était résulté une fuite d'eau et de vapeur -qui n'avait occasionné de blessures à personne. La bride avait été réparée par un ouvrier ordinaire, ignorant des appareils à vapeur ; l'autorité n'avait pas été prévenue et n'avait pu faire subir à la chaudière une nouvelle pression d'épreuve. Ces contraventions, qui ont eu lieu malgré les injonctions réitérées faites au sieur Biron par les ingénieurs chargés du service des appareils à vapeur, le garde-mines et le commissaire de police du quartier, de se conformer aux prescriptions de l'ordonnance royale du 22 mai 1843, ont déterminé M. le préfet de
DE CHAUDIÈRES A VAPEUR
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police, conformément à l'avis de l'ingénieur en
chef, à interdire au sieur Biron l'usage de ses
appareils à vapeur, jusqu'à ce qu'il eût justifié que toutes les prescriptions de l'ordonnance royale
étaient accomplies, et à transmettre le rapport de l'ingénieur ordinaire des mines à M. le procureur du roi, pour qu'il fût exercé des poursuites devant les tribunaux compétents. Depuis que mon attention a été appelée par
l'accident dont je viens de retracer les circonstances principales, j'ai examiné avec attention le système de construction des chaudières de M. Beslay, je me suis demandé si, indépendamment des contraventions dont le sieur Biron s'est rendu coupable, il n'y avait pas quelque vice inhérent à ce système, qui
pût donner lieu fréquemment à des fuites par le joint qui sépare le fond amovible du corps du bouilleur vertical, ou à la chute accidentelle de ce fond; enfin j'ai dû prendre des informations sur la manière dont s'étaient comportées quelques chaudières du même système, existantes dans le département de la Seine. Il m'a paru évident d'abord que la fonction du fond C du bouilleur avec la partie supérieure au moyen du boulon de tirage BB était vicieuse, en ce que les différences inévitables de dilatation , entre le tirant et les parois de la chaudière et du bouilleur, devaient avoir pour résultat, soit des fuites d'eau par le joint xx, si le tirant se dilatait plus que les parois , soit une traction énorme et dont il est à peu
près impossible de calculer la limite, si c'étaient les
parois du bouilleur et de la chaudière qui se dilataient plus que le tirant. C'est ce dernier cas qui doit généralement arriver, car l'écrou E étant serré à froid, les parois du bouilleur qui sont ex-
Observations.