Annales des Mines (1845, série 4, volume 7)
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DE CHAUDIÈRES A VAPEUR.
EXPLOSIONS
n'auraient eu aucune suite, si personne ne se trouvait auprès du fourneau, au moment où le fond du bouilleur se serait détaché. Les investigations auxquelles je me suis livré, m'ont appris en effet que plusieurs chaudières du système de M. Beslay,, avaient donné lieu à des
accidents de ce genre. Il y a plusieurs
années
déjà , et avant que je fusse chargé du service des
machines à vapeur dans le département de la Seine, la calotte de fond d'un bouilleur d'une chaudière de M. Beslay, placée à l'hôtel des Mon-
naies, be détacha ; le chauffeur fut brûlé,
peu
grièvement à ce qu'il paraît, par le jet d'eau chaude et de vapeur. Une chaudière du même système était employée par le sieur Guérin Boutron , fabricant de choco-
lat, rue du .Vieux Colombier, n° 5; le chauffeur était un sieur Picard, qui avait travaillé auparavant dans des ateliers de construction, et qui est encore employé comme chauffeur, dans la nouvelle fabrique de chocolat du même M. Boutron, située boulevard Poissonnière, n° 27; le sieur Picard m'a déclaré que la calotte du fond du bouilleur de la chaudière placée rue du Vieux-Colombier, n° 5 , s'était dessoudée plusieurs fois, sans qu'il en résultât jamais de blessures pour per-
sonne, et qu'une fois, le fond tout entier du
bouilleur était tombé, par suite de la rupture de la bride ou de l'extrémité du tirant, à l'endroit oit ils étaient réunis par une clavette. Lorsque ce dernier accident est arrivé, le sieur Picard venait de charger du combustible sur la grille; il quittait le local de la chaudière, dont il avait à peine franchi le seuil, au moment où le bouilleur se vida dans le foyer; il en résulta une petite explosion;
la porte en fonte du foyer fut ouverte avec une telle violence , qu'elle se brisa contre les pierres latérales de l'embrasure dont elle occupait l'extrémité. Un tampon en briques qui formait une autre ouverture ménagée à travers la paroi du fourneau, fut lancé avec force contre le mur ; le combustible fut lancé et éparpillé dans le local de la chaudière. Il est évident que si l'accident fût arrivé pendant que le chauffeur chargeait la grille de combustible, il eût été grièvement blessé et peut-être tué. Personne n'ayant été blessé, l'accident est resté ignoré de l'administration, jusqu'à ces derniers jours, où,je suis allé prendre des
informations à ce sujet. M. Beslay, à qui j'ai
communiqué les faits qui précédent, m'a dit que la chaudière dont M. Boutron faisait usage dans la rue du Vieux-Colombier, était insuffisante pour le service simultané de la machine motrice et du chauffage auquel elle était employée ; qu'en conséquence, elle était surmenée, que l'alimentation était insuffisante et qu'il fallait attribuer à ces causes les accidents survenus, qui du reste n'avaient pas eu de suite, et prouvaient par cela même la bonté du système. Une chaudière de M. Beslay a été placée il y a dix-huit mois dans la fabrique de pompes à incendie de M. Guérin et C°, rue du Marché-d'Aguesseau ; il résulte de la déclaration de M . Guérin ,
qu'il s'est servi pendant fort peu de temps de cette
chaudière, qui ne fonctionne pas actuellement, et que pendant qu'il en a fait usage, il n'est arrivé aucun accident ; il m'a du reste communiqué le dessin de sa chaudière, dont je mets un calque (B)
(Pl. ['fig. 2) sous les yeux de la commission. M. Beslay a reconnu lui-même les défauts de son II Tome VII, 1845.