Annales des Mines (1845, série 4, volume 7)
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DE CHAUDIÈRES A VAPEUR.
EXPLOSIONS
s'est détaché, la calotte hémisphérique posté. rieure a dû tourner sur elle-même de manière à ce que la seconde force de réaction qui s'est pro, duite ait agi sur elle dans un plan oblique à l'axe de la chaudière. On conçoit ainsi comment cette calotte a été lancée beaucoup plus loin que l'anneau ; celui-ci n'ayant obéi qu'à la force de
réaction provenant de l'échappement de la
va-
peur par la fente x y , tandis que la calotte aurait
été, comme le troisième tronçon, sollicitée en outre par une force beaucoup plus grande qui s'est développée dans le deuxième instant de l'ex-
plosion, force qui s'est exercée sur le tronçon principal dans une direction parallèle à son axe, mais qui a agi sur la calotte postérieure obliquement à la chaudière par suite du dérangement que cette calotte avait éprouvé d'abord.
Quant aux bouilleurs, je suis porté à croire qu'ils ont été soulevés avec le corps principal du générateur au premier moment de l'explosion, et qu'ils sont ensuite .retombés en se séparant du cylindre, après l'avoir suivi un instant dans son mouvement de recul. Il est possible aussi que le soulèvement des bouilleurs ait contribué à accélérer le mouvement de la calotte postérieure dans un plan normal au cylindre. Le seul fait de l'absence du timbre sur la chu-.
dière en question, qui était déjà depuis un an chez M. Desmazières, suffit pour démontrer qu'il a contrevenu aux règlements sur la matière, les-
quels exigent que toute chaudière soit soumise à un essai préalable avant d'être employée dans un établissement quelconque. Mais ce n'est pas seulement par l'inobservation des règlements que le sieur Desmazières s'est rendu coupable. En effet,
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il avait adressé à M. le préfet du Nord une de-
mande, en date du 13 juin dernier, tendant à obtenir l'autorisation d'établir une machine à vapeur dans sa fabrique de sucre. Je m'étais trans-
porté sur les lieux le 17 juillet , à l'effet d'examiner l'emplacement où le demandeur se proposait d'installer ses chaudières. L'une d'elles, le n° i, se
trouvait alors en réparation chez le fabricant ; l'autre, celle qui a éclaté, était en place et n'avait pas fonctionné depuis plusieurs mois. J'avais cherché en vain sur cette chaudière le timbre constatant qu'elle avait subi l'épreuve légale, et j'avais averti le sieur Desrnazières qu'il aurait à la faire essayer avant de s'en servir. L'extrait suivant du rapport, en date du io septembre, que je rédigeai sur sa demande, prouve assez que cette chaudière m'avait paru suspecte. Je disais dans le rapport « Les deux générateurs dont il est question ne sont pas portés sur l'état général des appareils à
vapeur, et les réparations qu'a nécessitées le
n° 1, justifieraient à elles seules l'essai préalable auquel il serait nécessaire de les soumettre tous
deux avant de permettre leur remise en acti» vité. »
Or, je suis convaincu que la chaudière n° 2 n'aurait pu supporter l'épreuve d'une pression triple à la pression effective , ou du moins cette
épreuve aurait servi à faire reconnaître la fissure qui existait antérieurement à l'explosion, et aurait fait justice de la trop faible épaisseur de la tôle
dans cette partie du générateur. L'essai aurait donc suffi pour prévenir l'accident qui est arrivé. Cependant le sieur Desmazières n'a pas craint de mettre cette chaudière en activité, sans se eonfor-
à