Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1845, série 4, volume 7)

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EXPLOSION D'UNE CHATJDIÈRE A VAPEUR

dont la largeur, à la partie supérieure, ainsi que la profondeur, étaient de 2m,45 environ Que le sieur Dumesnil a employé cette chaudière, pendant environ une année, à cuire à feu nu des matières destinées à la fabrication du savon ; que ces matières s'attachant quelquefois au fond de la chaudière, la partie tout à fait inférieure avait été brûlée ,et qu'on avait reconnu la nécessité d'une réparation Que le sieur Renaud fils en avait été chargé, et que pour prévenir le retour des mêmes inconvénients le sieur Dumesnil avait demandé l'addition d'un double fond en tôle, enveloppant toute la partie inférieure de la chaudière sur la moitié de sa hauteur, et laissant entre deux un espace destiné à être rempli d'eau et de vapeur , pour faire chauffer les matières renfermées dans la chaudière, sans qu'il y eût jamais danger de brûler ni elles, ni la tôle. Le travail fut exécuté et la chaudière livrée au sieur Dumesnil, qui ne put pas s'en servir, parce que des fuites nombreuses se manifestaient autour de la jonction du double fond, dès qu'on essayait d'y introduire de la vapeur. Le sieur Renaud y travailla de nouveau ; une autre tentative d'emploi eut lieu sans plus de succès, et, enfin, après une dernière réparation du sieur Renaud, celui-ci voulut Contraindre le sieur Dumesnil à se servir de la chaudière, et à lui payer un mémoire qui montait à environ 2000 francs, tandis que la chaudière neuve n'avait été vendue que 115o francs. De là, procès devant le tribunal de commerce, qui renvoya l'affaire au sieur Gaudry,, chaudron-

A SOTTEVILLE PRÉS ROUEN'.

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nier à Rouen, chargé de concilier s'il était possible, et, dans le cas contraire, de présenter un rapport. Selon le sieur Dumesnil, le sieur Gaudry aurait

voulu l'amener à accepter la chaudière et à la payer, sauf une légère réduction sur le montant du mémoire, si elle était en état de supporter une pression de trois atmosphères. Le sieur Gaudry annonça même formellement son intention d'en faire l'épreuve avec (le la vapeur. Le sieur Dumesnil prétend s'être toujours opposé à cette partie dela transaction, et avoir refusé de se trouver présent à l'épreuve, qui eut lieu dans

un champ situé derrière la fabrique d'huile du sieur Cavelier, rue du Puits, à Sotteville. Quoi qu'il en soit, le rapport du sieur Gaudry, dont je n'ai pas encore pu avoir connaissance, mais sera facile de retrouver, fut déposé au greffe

du tribunal de commerce le 18 juillet 1844, et un .jugement du tribunal condamna le sieur Dumesnil à payer.

Les choses restèrent dans cet état pendant plusieurs mois, probablement par suite d'embarras d'argent chez le sieur Dumesnil, qui persistait à ne pas faire poser la chaudière dans son établissement. Il s'y décida enfin il y a quelque temps, et voulant, avant de faire la dépense d'un fourneau solide, s'assurer si la cuisson se ferait bien à l'aide de ce double fond, il disposa lui-même, avec ses ouvriers, un fourneau provisoire, à l'aide duquel il chauffa sa chaudière, après avoir rempli d'eau le double fond. Une soupape de sûreté, posée par le sieur Renaud, laissait dégager l'excès de vapeur

produite dans le double fond, et une ponipe ab-