Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1845, série 4, volume 8)

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SUE LES DÉPÔTS GYPSEUX.

un calcaire gris compacte, qui constitue la plate forme supérieure de la montagne. Ces deux dernières assises -appartiennent évidemment à la formation liasique , car elles existent toujours semblables à elle-même, à quelques légères modifications près, dans tous les points du département où le lias a été reconnu ; et elles se lient toujours de la manière la plus intime aux couches calcaires si riches en coquilles caractéristiques de ce terrain. Mais pouvons-nous dire que le grès blanc inférieur, les marnes gypseuses et le calcaire jaunâtre caverneux appartiennent encore à la même formation? Je ne le pense pas. En effet, s'il est vrai que ces trois assises qui composent la formation gypseuse semblent, partout où j'ai pu les observer, se rattacher au lias, tant par la concordance de stratifièa tion , que par une certaine analogie dans les caractères extérieurs des roches constituantes, qui paraissent s'enchevêtrer et se fondre, pour ainsi (lire, les unes dans les autres, il est vrai aussi que ces assises sont loin de présenter la même régularité que les couches du lias proprement dit, et qu'elles n'accompagnent pas toujours celles-ci comme le fait la couche de grès blanc supérieur, n° 5 de la coupe. Les limites du terrain gypseux sont d'ailleurs beaucoup plus restreintes que celles du lias. On le retrouve, à la vérité de loin en loin, dans, nos contrées, à la base de la formation jurassique, toujours dans la même position et avec des caractères à peu près uniformes, quoique en général bien moins développés. Ainsi on le voit à l'autre extrémité de Larzac, dans la vallée de la Dourbie, près de Saint-Jean de Bruel; à Marnaves, dans le dé-

DES ENVIRONS DE SAINT-AFFRIQUE.

partement du Tarn ;. Varens (Tarn-et-Garonne), et l'on en retrouve des traces à la Bosque , près de Clairvaux, dans le bassin du centre de l'Aveyron. Mais dans tous ces lieux, où. il est, comme nous l'avonsdit, bien moins puissantqu'à Saint-Alfrique, il n'occupe que des espaces fort peu étendus; de

sorte qu'il paraît plutôt faire partie accidentelle

que partie essentielle du lias, et que son existence semble liée à des causes exceptionnelles limitées dans leur action et leurs effets, bien plutôt qu'à des phénomènes généraux, tels que ceux qui ont présidé au dépôt du terrain jurassique.

Telles sont, en un mot, les relations du lias

avec la formation gypseuse, que celle-ci nous semblerait s'être déposée dans des bassins circonscrits et peu profonds, comme pour combler les inégalités qui pouvaient exister dans le lit du bassin marin qui devait immédiatement après recevoir le dépôt du lias. Refoulées par l'effet du soulèvement dont

le grès rouge nous offre de nombreuses traces, les eaux se seraient retirées, et la contrée aurait été presque entièrement émergée, pendant que

les grès et les marnes gypseuses se déposaient dans

des lacs ou bassins circonscrits. Mais bientôt un nouvel envahissement des mers aurait changé les Conditions du dépôt-, et alors aurait commencé,

sous l'influence de circonstances nouvelles, la, formation du terrain jurassique, dont tous les caractères nous annoncent un sédiment formé sous une grande profondeur d'eau. Ainsi s'expliquerait le défaut de continuité du terrain gypseux, et l'identité de position des dé-

pôts de cette nature que nous avons indiqués, dépôts qui, étudiés isolément, semblent former